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Finalement, à qui appartient La République d’Haïti ?
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- Catégorie : Opinions
- Publié le vendredi 15 janvier 2016 02:32
Le vieux monde se meurt; le nouveau monde tarde à apparaître. Pendant cet interrègne, on observe les phénomènes morbides les plus variés. »
(Antonio Gramsci)
Par Robert Lodimus ---- Les « élections ratées » de Pierre-Louis Opont semblent dissimuler des enjeux diplomatiques de taille pour l’administration Obama. Quand un État super puissant comme celui des États-Unis choisit honteusement de se vautrer dans la boue de l’indécence, il faut se dire que l’affaire porte des « strings » de surprise ! Vers quel scénario « typhonique » les Haïtiens s’acheminent-ils après le 7 février 2016 ? Lorsque le gouvernement Obama, occupé à combattre le « terrorisme » sur son territoire, au Moyen-Orient et ailleurs, trouve encore le temps d’aller soutenir ouvertement en Haïti l’ « insoutenable », les groupements politiques, les organisateurs de la société civile, hormis l’ « à -plat-ventriste » Rosny Desroches, auraient dû avoir l’intelligence de questionner en profondeur la véritable nature des relations occultes qui lient depuis environ cinq ans Washington et Port-au-Prince. Quelles en sont les raisons sous-jacentes? Cette « lune de miel » observée entre le parti démocrate et le PHTK ne devrait-elle pas inciter les citoyennes et les citoyens à la réflexion et à la prudence?
Sincèrement, la stratégie développée par les États-Unis pour maintenir au pouvoir le régime néoduvaliérien issu des crimes électoraux de novembre 2010, lesquels ont conduit à l’intronisation démagogique du 14 mai 2011, dérange et irrite la conscience citoyenne. Haïti gardera encore longtemps les séquelles de cette grande « injustice » politique fabriquée dans les laboratoires ombrageux de la communauté internationale. Jamais de toute son existence, un peuple n’est descendu si bas. Avec le passage douloureux de cette « équipe de dévoyés » au sommet de l’État, les Haïtiens ont presque tout perdu. Il leur faudra plus d’un siècle pour réécrire les mots « souveraineté », « indépendance » et « honneur » sur les murailles où s’inscrivent les exploits épopéens de Vertières. Plus d’un siècle, disons-nous, pour recommencer à fredonner les paroles de l’Hymne au drapeau d’Édouard A. Tardieu :
« En avant tous, et d’un pied ferme,
Car nous voulons faire sentir
Que par-dessous notre épiderme,
Coule un sang pur, prêt à jaillir
Pour te laver, pour te défendre
De toute injure à ton renom,
À tous ceux-là qui veulent tendre
À te salir on dira non!
……………………………………….
Déployons-là notre bannière
Qu’elle rayonne à tout jamais,
Dans la clarté, dans la lumière
D’une Haïti croissant en paix…
Et s’il nous faut faire la guerre,
Sans crainte et peur, sans lâcheté
Nous irons tous comme à Vertières
Combattre pour la liberté. »
C’est triste de constater une fois de plus que la lutte pour garantir et conserver la « Liberté » de nos compatriotes demeure avant tout un combat contre les puissances néo-esclavagistes.
Hélas! Il semble qu’il n’y a plus de femmes et d’hommes qui soient capables de s’élever à la hauteur de la crise politique chronique qui mine la « santé » de la Nation.
Dans le contexte de la politique internationale, c’est la capacité de nuisance militaire d’un État qui lui vaut le respect des puissances dominatrices. Les États-Unis, la Russie, la France, la Grande Bretagne, l’Allemagne, la Chine, etc., utilisent entre eux le langage de la « négociation ». Ces rapaces évoquent souvent la nécessité de se réunir autour d’une « table de discussion ou de concertation » en vue de régler les différends qui les opposent. Par contre, les mêmes belligérants recourent à la locution conceptuelle de « domination hégémonique » pour signifier les rapports qu’ils développent avec les populations appauvries et affaiblies. Ils n’utilisent pas de « stratégie diplomatique » avec des pays qui ne détiennent aucun « savoir technoscientifique » dans le domaine de l’armement nucléaire. Si le mythomane politicien George W. Bush prit la décision le 20 mars 2003 de détruire la civilisation irakienne et de faire pendre Saddam Hussein sur la place publique, c’est parce que le « sadique » savait que Bagdad ne maîtrisait pas tout à fait les techniques qui lui auraient permis d’enrichir l’uranium. Au moment où nous rédigeons cette réflexion, aucun pays de la planète, qu’il se nomme les États-Unis ou l’Allemagne, ne commettrait le risque fatal d’agresser la Corée du Nord qui progresse considérablement dans ses recherches avec l’intention de parfaire ses capacités nucléaires. Kim Jong-un n’a-t-il pas compris que – pour ne pas finir comme le colonel Mouammar Kadhafi ou le président Saddam Hussein – il faut être capable de représenter une menace imminente pour les « grands ». Le progrès nucléaire dans le cercle vicieux de la mondialisation devient une arme de dissuasion et de survie. Les pays occidentaux ont fait montre d’une patience indescriptible dans les « négociations » pour convaincre l’État iranien de renoncer à ses ambitions d’avoir la bombe atomique.
Les relations entre les États-Unis et la République d’Haïti ont été installées dès 1804 sur des rails de domination. La révolte des esclaves qui a mené à la proclamation de l’indépendance est passée au large des rêves de grandeur des fondateurs de la patrie. Les héros voulaient ériger une Nation forte, capable de résister aux vagues de la servitude sociale et politique. Mais l’occidentalisme esclavagiste et féodal, rusé comme le renard de la fable, a joué contre leurs descendants la carte de la périclitation financière. En 1915, le gouvernement de Woodrow Wilson a forcé les coffres qui contenaient les réserves d’or du pays. Il a tout volé. Les États-Unis d’Amérique cherchent à maintenir la République d’Haïti dans un état permanent de dégradation sociale et de décadence économique qui génère une situation de pauvreté croissante.
Et pourtant, c’est grâce à l’esprit de solidarité et d’entraide du peuple haïtien que le Venezuela, la Bolivie et bien d’autres régions de l’univers arrivent à croiser le regard de leurs anciens « maîtres ». Sur ces os jetés au bord du chemin, il y avait de la chair…!
Les États-Unis et leurs alliés ont toujours considéré le peuple haïtien comme de la mauvaise herbe qu’il faut arracher et brûler. Barack Obama, le premier président noir de l’histoire de son pays, n’a jamais effectué une visite en Haïti. Il n’a manifesté aucun signe d’amitié et de respect envers ce peuple qui donna au monde, au risque et péril de sa vie, le plus grand exemple et la plus grande leçon de « démocratie ». Spartacus le fit avant Dessalines. Mais, malheureusement, il échoua. Barack Obama est un président cynique. Dans son discours sur l’état de l’Union, l’exécuteur à distance d’Oussama Ben Laden a passé plus d’une heure à saliver sur la puissance militaire de son pays. Pour lui, les États-Unis conduisent la destinée des peuples. Mais qui a vaincu vraiment Adolf Hitler durant la seconde guerre mondiale? Tous les historiens probes ne sont-ils pas unanimes à reconnaître que la guerre était pratiquement terminée lorsque le président Harry S. Truman détruisit Hiroshima et Nagasaki avec la bombe atomique?
Tous les analystes qui observent les remous politiques soulevés par la crise électorale constatent l’existence d’un malaise profond au sein du gouvernement de Barack Obama. Le Département d’État a les yeux cernés d’inquiétude. Cela se voit. Il dort mal. Cette affaire, qui pourtant devrait concerner en tout premier lieu les Haïtiens, semble préoccuper au plus haut point le « Harry S. Truman Building » à Foggy Bottom (Washington D.C.) où siège la prestigieuse institution dirigée par John Kerry.
Dès le premier tour des scrutins décriés, la Minustah et les ambassades accréditées à Port-au-Prince ne lancent plus des pierres en gardant les mains cachées derrière le dos. Elles sont montées sur leurs grands chevaux d’exigences, de sommation, de chantage, d’intimidation, de réprimande pour fustiger et diaboliser la classe politique qui bloque la poursuite du processus et qui adopte même – et avec raison – une position radicale de « tabula rasa ». Visiblement, les missions diplomatiques et consulaires défendent – comme à l’accoutumée – des intérêts mesquins qui risquent de plonger davantage Haïti dans l’anarchie sociale, le chaos politique et la catastrophe économique. La promulgation des résultats partiels des élections à la Gaillot a occasionné des manifestations quasi quotidiennes à travers le pays. La population a déploré des morts et des blessés. Sandra Honoré, Peter Mulrean, Paula Caldwell St-Onge, Elisabeth Beton Delègue, Manuel Hernández Ruigómez, Klaus Peter Schick ferment les yeux. N’émettent aucune note de blâme – comme ils le font avec l’opposition – à l’encontre de l’institution policière de Godson Orélus qui violente les manifestants pacifiques. Ils décident. Et ordonnent. Les nouveaux « tigres » obéissent. Bondissent. Et dévorent. Cette attitude laxiste enrobée d’une tolérance exagérée que la période la plus corrompue de toute l’existence de l’État haïtien bénéficie des ambassades, des consulats et de la Minustah sème des doutes sérieux, des soupçons graves, des présomptions de culpabilité dans les esprits. Que redoutent ces pays du G7, au cas où le 7 février 2016 n’aura pas répondu à leurs attentes?
Parvenu à ce stade avancé de la discorde électorale, nous pensons que Sandra Honoré et ses associés auraient dû recourir à cette « sagesse salomonienne » – si elle existe encore – qui leur permettrait de se rappeler que l’esprit des foules déchaînées échappe à la philosophie de la « raison pure ». Lorsqu’il s’agit de protéger des intérêts patriotiques, les masses populaires ont montré qu’elles sont capables d’enjamber les barrières complexes de l’extraterritorialité. Que Jean Vilbrun Guillaume Sam et Charles Oscar Étienne en soient cités comme témoins!
Nous avons l’impression que la communauté internationale ne croit pas qu’il existe quelque part dans ce pays une femme ou un homme qui soit encore capable de déclarer comme Rosalvo Bobo : « Je préfère mourir m'envelopper dans mon drapeau que de servir l'étranger ! »
Le mercredi 5 janvier 2016, le State Departement a dépêché deux représentants spéciaux à la capitale haïtienne. L’ambassadeur Thomas Shannon et le conseilleur spécial pour Haïti Kenneth Merten ont clairement avisé les « fauteurs de trouble » – comme ils les qualifient eux-mêmes – que la Maison Blanche a résolu d’aller jusqu’au bout de la « saleté » de Pierre-Louis Opont. Cet Alexandre Legrand de Washington – qui n’est pas le fils de Philippe II de Macédoine, et qui n’a pas été élevé non plus par Aristote – exige donc que la « comédie » de Molière soit rejouée le dimanche 24 janvier 2016 à la même heure et au même amphithéâtre. Comme par hasard, après avoir fait ses génuflexions devant Kenneth Merten, le « serpent » Pierre-Louis Opont a trouvé la formule magique qui lui permettra d’arrêter le soleil comme « Josué » et de livrer la « marchandise de contrebande » le 7 février 2016 aux portes des « commandeurs ». Pierre-Louis Opont n’écoutera même pas les conseils salutaires de sa compagne. Même au péril de son foyer! La « chose » est donc possible. Enfin, Papa Gede Moïse Jovenel, « bèl gason » devant les « loas de Guinée », habillé tout en blanc, et sous les applaudissements hypocrites des Tèt Kale, se hissera avec son « ogresse » sur le trône de la souillure. Et la gargote repartira de plus belle jusqu’à la saison nouvelle.
Dans l’enfer des élections démonisées, nous voudrions revisiter les paroles du « mulet sage » de La Fontaine chargé d’avoine à son « collègue mulet » agressé et mourant, à cause de l’or qu’il transportait sur son dos :
« Ami, lui dit son camarade,
Il n’est pas toujours bon d’avoir un haut Emploi :
Si tu n’avais servi qu’un Meunier, comme moi,
Tu ne serais pas si malade. »
De quoi perdre le nord
N’avez-vous pas constaté que Ban Ki Moon, valet des États qui font partie du Conseil de sécurité des Nations unies ose donner lui aussi des ordres au peuple haïtien par l’entremise d’un promagistrat franchement prétentieux. Cette Trinidadienne de Tunapuna s’illusionne. Elle semble se croire investie d’un pouvoir plénipotentiaire. Quelle sotte prétention! Comment un triste personnage originaire d’un pays de 1 222 363 habitants, établi sur un petit territoire de 4 827 kilomètres carrés, peut-il ambitionner la capacité de tenir 11 millions d’Haïtiens en laisse, comme des animaux domestiques? Les patrons de cette créature bizarre ont-ils pris le soin de lui expliquer qu’il existe sur cette terre où elle additionne la hardiesse et l’effronterie un idéal péraltien qui coule dans les veines de chaque individu ? Ce n’est pas vrai qu’il n’y a plus de Pierre Sully dans ce pays qui a dynamité le système d’esclavagisme mondial! Trinité-et-Tobago – malgré les avantages économiques tirés du pétrole, des gisements de gaz naturel et de la production d’asphalte – ne se comparent pas – sur le plan historique – à la République d’Haïti. N’était-ce le complot des néoféodaux pour punir le crime de l’indépendance, le sous-sol national regorge assez de richesses naturelles pour offrir aux habitants de l’île les moyens d’élever leur niveau de vie socio-économique. Nous y incluons la République dominicaine dont une large composante de la société civile se trouve dans la gêne.
Malgré les aveux de Clifford Brandt dans le cadre des affaires criminelles de kidnapping, malgré la disparition mystérieuse du narcotrafiquant Évinx Daniel, malgré la libération incompréhensible de Woodly Éthéard alias Sonson La Familia, et malgré bien d’autres révélations scandaleuses autour de la famille présidentielle, les « liens anormaux » ne sont pas rompus entre le corps diplomatique et les Tèt Kale. Washington, Ottawa, Paris ne peuvent pas faire semblant de ne pas remarquer que l’engin qu’ils propulsent de manière tout à fait aveugle transporte à son bord un ramassis de fripouilles qu’aucun Larousse ne permet de qualifier. Les diplomates se parlent entre eux. Ils se vident le cœur en sabrant le champagne.
L’ex-Premier ministre canadien, Stephen Harper, n’a jamais invité le « gourou » sorcier d’Haïti à Ottawa. Et pourtant, il existe une communauté haïtienne importante au Canada. L’homme est jugé associable. Le dirigeant d’un pays prestigieux – même en privé – saurait-il s’exhiber en compagnie d’un « débiteur d’obscénités » et d’un vulgaire personnage qui se livre partout et à n’importe quel moment aux activités d’« exhibitionnisme fessier »?
Par ailleurs, le jeudi 6 février 2014, Barack Obama, sur l’insistance des lobbyistes, acceptait finalement de rencontrer son homologue haïtien à la Maison Blanche. Les échanges se sont déroulés dans une ambiance désenthousiasmée. Le petit « gouverneur » d’Haïti a bénéficié d’une hospitalité misérable, « digne de son rang »… Même au cours de la conférence de presse traditionnelle, il paraissait évident que le président démocrate transpirait de malaise aux côtés de cet invité inculte que l’opinion publique adjectivise avec le mot infréquentable. Quelques jours plus tard, les populations mondiales ont pu observer l’accueil chaleureux et exceptionnel que le président des États-Unis réservait à François Hollande au cours de sa grandiose visite d’État. Et Pourtant, n’est-ce pas grâce à l’appui de l’administration Obama et à la présence de la Minustah que le gouvernement de « Ti manman cheri » n’a pas été emporté par les vagues des manifestants en colère ? Les militaires des Nations unies, contrairement à leurs attitudes démissionnaires au Rwanda, n’ont-ils pas été obligés d’intervenir à plusieurs reprises aux côtés des unités spécialisées de la police nationale pour disperser à coups de gaz lacrymogènes des foules chauffées à blanc qui ne cessent de réclamer le départ des « Satanés »? Et ce qui peut paraître bizarre, les puissances occidentales présentes en Haïti s’entendent toutes pour admettre que l’équipe de l’ « ogre musicien » est trempée jusqu’à la moelle dans des transactions criminelles inusités et immondes.
La Maison Blanche, le Département d’État, le Pentagone, Le palais de l’Élysée à Paris, le 24 promenade Sussex, à Ottawa, assimilent les autorités port-au-princiennes à une horde de brutes et de truands, pires que le Lee Van Clef ou le Fernando Sancho de tous les vieux westerns spaghetti réalisés dans les studios de Cinecittà ou de Los Angeles ? L’actuel gouvernement de Port-au-Prince porte sur ses épaules des présomptions de crimes odieux. Et pourtant encore, il est soutenu, protégé par l’Occident. Où dénicher la trappe secrète qui mène aux mystères de cette union forcée et contre-nature?
En peu de mots
Les Clinton veulent retourner à la Maison Blanche. Mais la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti présidée par Bill Clinton risque d’occuper une grande place dans la campagne électorale d’Hilary. Le camp des démocrates respire une inquiétude craintive. Le parti républicain ne ratera pas l’occasion d’en parler. Les fonds alloués ont été mal gérés. Et même détournés, selon des rumeurs persistantes. Le 31 mars 2010, 60 pays réunis à New York déclaraient en présence de la presse internationale qu’ils disposaient de 10 milliards de dollars pour aider Haïti à traverser la mauvaise passe. Où est passé l’argent confié au « proconsul » Bill Clinton et à l’ex-premier ministre Jean-Marx Bellerive? En matière de reconstruction, ces deux larrons n’auraient pratiquement rien à prouver au cas où l’État haïtien décidait d’intenter contre eux une poursuite judiciaire pour gaspillage ou détournement de fonds. Des avocats ont entrepris des démarches auprès des parlements des États-Unis, de la France, du Canada afin qu’une enquête soit ouverte sur la gestion malhonnête de Bill Clinton à la tête de la CIRH. Joel Léon opinait dans Le Grand Soir du 8 novembre 2014:
« Aux États-Unis, la grande presse ne s’est pas vraiment intéressée à cette question. Les élections sont proches. Hillary Clinton, la femme de l’ancien président Bill Clinton, pourrait être candidate à la présidence. De ce fait, on évite ce sujet. Ce pourrait être un grand embarras pour la candidate Clinton si on en parlait trop. Heureusement, il y aura toujours des gens déterminés à faire le jour sur des affaires aussi crapuleuses, comme celle des milliards de dollars alloués à la reconstruction d’Haïti. »
Barack Obama et le parti qu’il représente auraient donc compris – comme la plupart d’entre nous – que le scandale de corruption dénoncé au sein de la CIRH pourrait se transformer en une épine dangereuse au pied d’Hillary Clinton. L’affaire est devenue une bombe à retardement qu’il faut s’empresser de désamorcer avant que le bouillant Donald Trump la fasse exploser… Une équipe de « malfrats » encore aux commandes d’Haïti éviterait certainement la fuite de certains dossiers économiques brûlants et compromettants pour Bill Clinton et son compère Jean-Marx Bellerive qui occupe actuellement la fonction de conseiller spécial auprès du « roi » des magouilleurs. Ainsi, le talon d’Achille de la candidate démocrate serait protégé. Fort de ces remarques, n’importe qui pourrait s’interroger sur les degrés d’implication éventuelle de la Maison Blanche et du Département d’État dans la perpétration des crimes du 9 août et du 25 octobre.
Les Tèt Kale sont à la fois « produits » et « producteurs » de corruption. L’arrivée au pouvoir d’une équipe de politiques préoccupée par le bon fonctionnement des institutions étatiques présenterait trop de risques pour des instances influentes de la communauté internationale. Plusieurs – comme on le sait déjà – sont déclarées empoisonneuses de la paix sociale et de la sécurité publique. Elles financeraient des gangs armés dans tous les quartiers bidonvillisés de Port-au-Prince. Le « banditisme » qui déchire le tissu social d’Haïti est une invention étrangère machiavélique. Quand ils sont saouls et drogués, la langue des chefs des gangs se délie. Ils n’hésitent pas à révéler leurs sources de financement. La police de Godson Orélus ne partage pas les contenus accablants des interrogatoires subis par les assassins avec la population ou la presse. Les «envahisseurs blancs » ont une grande part de responsabilité dans le pilotage de la machine infernale de l’insécurité. Ils exploitent la situation phénoménale de phobie quasi généralisée pour vider en toute tranquillité les ressources naturelles concédées en dehors des normes constitutionnelles par le « règne des charognards ». Personne ne sait ce que les étrangers transportent la nuit d’un coin d’Haïti à un autre pays! Les ambassades et la Minustah ne peuvent pas se dédouaner du « merdier » trop visible qui démembre Haïti. Avec des patriotes à la tête de la République, certaines vérités politiques et économiques s’exposeraient à la lumière du jour.
Seulement
La crise électorale aiguë qui divise Haïti respire une odeur de révolte généralisée qui pourrait conduire aux portes d’une insurrection populaire incontrôlable, avec des conséquences dommageables pour l’élite possédante. Qu’est-ce que les masses souffreteuses auront à perdre des grands bouleversements sociaux et politiques qui s’agitent et se profilent à l’horizon ? Les miséreux ne possèdent pas dans le désert des tentes qui sont menacées par la levée du vent et la tempête de sable. Les couches sociales qui détiennent des intérêts économiques puissants à Port-au-Prince et dans les villes de province n’auraient-elles pas intérêt à raisonner les « ivrognes » et les « drogués » qui imaginent que leurs passeports étrangers les mettent à l’abri des explosions qu’occasionnerait une situation spontanée de déchaînement populaire ? Ce qui n’est pas du tout souhaitable pour ce pays. Car le ciel et la terre y passeront !
Les oligarques d’Haïti misent-ils sur la présence de la Minustah pour protéger leur vie et leurs biens contre un éventuel soulèvement de la population désespérée et frustrée? Ne serait-ce pas méconnaître les surprises et les incertitudes de l’histoire? Les autorités politiques illégitimes et la bourgeoisie bureaucratique et compradore ont-elles remarqué les écrans de fumée qui masquent les mécontentements des agents policiers négligés et sous-rémunérés? Ils sont fatigués de vivoter. Alors que Godson Orélus et ses petits copains de l’état major de la police nationale – proches de la Cour caligulienne – croquent dans la pomme d’une vie princière.
En 1789, il y avait des soldats parmi les foules qui prirent d’assaut les dépôts d’armes et de munitions de la Bastille. En 1917 en Russie, ce furent les mêmes observations. Le 7 février 1986 en Haïti, les gendarmes descendaient dans les rues aux côtés des masses et scandaient des slogans hostiles aux États-Unis qui avaient soutenu le duvaliérisme durant 29 ans. Ne Faudrait-il pas rappeler que les policiers haïtiens viennent eux-aussi de la matrice du peuple? En 1946, le chef d’État fantoche, Élie Lescot, l’apprit à ses dépens et paya chèrement les conséquences découlées de son acte d’allégeance au président Harry Spencer Truman.
Dans la marche triomphale de l’histoire, les épées ont souvent changé de camp pour se retourner contre des « rois» impénitents…
Pensons à Nicolas II et Alix Victoria Héléna Louise Béatrice. À Adolf Hitler et Eva Braun. À Benito Mussolini et Clara Petacci. À Nicolae Ceausescu et Lenuta Petrescu…! Entre autres!
Robert Lodimus
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