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Tonton Bicha, Stéphanie Villedrouin: Pourquoi est-on obligé de rire du PAYSAN HAITIEN

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Par Norluck Dorange --- Justement, la forme d'expression qui a permis l'émergence de Daniel Fils-Aimé alias Tonton Bicha, se nomme Comédie de Boulevard. C'est une forme conventionnelle qui vise uniquement à plaire, à déclencher le fou-rire, par des effets faciles et infantilisants. En incarnant et en s'installant perpétuellement dans le personnage Tonton Bicha, Fils-Aimé est devenu au fil des ans la caricature même de cette élite fasciste et devient lui-même fasciste, sans le savoir.

Nous sommes en présence d'une société qui passe au moulin du sarcasme l'élément qui porte le poids des " Moun Anwo ", l'élite socio-politico-économique depuis la colonisation, après l'Indépendance jusqu'aujourd'hui: LE PAYSAN HAITIEN. A la télé, à la radio, Bicha provoque le rire, le rire cynique, froid de ceux qui s'imaginent que mal prononcer un mot francais ou faire usage d'une terminologie afro-créole, chausser ses pieds du fameux Padyang, ou le Soulye Boyo (hey! lui aussi importé de chez nos voisins les dominicains) est comique.

C'est, en définitif, une société malade

Un camarade et confrère avec lequel j'ai eu récemment en Haiti, des discussions sur l'épidémie Bicha dans la publicité radio-télé conçue avec l'arrière-fond tout aussi boulevard, on ne faisait que constater ce glissement complaisant vers la médiocrité. Pourquoi ai-je dit depuis plus de 10 ans que Daniel Fils Aimé est un comédien fasciste et qui a réussi à passer à la caisse en incarnant seulement et uniquement le personnage Tonton Bicha tant au cinéma (de boulevard des réalisateurs improvisés Haitiens), que sur les chars de carnaval, en passant par les sketchs de publicité radio-télé? Ceci est arrivé à cause d'une complaisance certaine de nos femmes et hommes de media plus enclins à ouvrir les feux sur nos hommes au pouvoir politique au lieu d'épingler quand cela le nécessite, ceux de la société civile (organisée ou non), abusant tout aussi bien, de leur pouvoir sur les plus faibles.

Pourquoi est-on obligé de rire, Le PAYSAN HAITIEN qui est involontairement analphabète.

Il descend des esclaves qui avaient créé par les sueurs et ses bras vigoureux, les richesses de la colonie. Il a payé du sang des ses ancêtres, le droit de vivre sur ce sol. Il a payé avec sa houe, sa serpette et sa machette les Dettes de l'indépendance pendant 100 ans. Ce furent les produits cultivés sur le sol d'Haiti par le PAYSAN HAITIEN, qui partirent dans les cales des bateaux pavillant français, pourtant interdit d'accostage par l'empereur Dessalines, qui venaient s'approvisionner dans nos ports. Ce sont ces mêmes paysans qui vont payer avec les mêmes instruments aratoires traditionnels, les gaspillages incontrôlés par Lamothe-Martelly de fonds du Petro-Caribe, lors des prochains envois vers les Venezuela quelques quotas des productions agricoles haitiennes.

Le paysan Haitien est enfin intégré dans nos salons comme sujet de comédie

On rit du PAYSAN HAITIEN.Cela ne m'a nullement étonné qu'une des têtes de la petite junte Lamothe-Martelly, la ministre du Tourisme Stéphanie Villedrouin, ait récemmnent engage notre Bicha pour être le visage qui va vendre le ministère qu'elle dirige. Comment? On attend pour voir. Oui, ce personage, le PAYSAN HAITIEN ou Tonton Bicha, qu'incarne Daniel Fils-Aimé fait rire. Il faut gaver de contrats notre peu talentueux comédien puisque le paysan Haitien est enfin intégré dans nos salons comme sujet de comédie, le bouki, le marginal bon enfant. Un groupe de Vodouisants se prépare déjà à attaquer en Justice, le Rhum Bakara pour usage non-autorisé des noms de quelques sanctuaires nationaux dans cette campagne publicitaire. S'octroyer le crédit des divinités en mentionnant ces hauts lieux du Vodoun constitue en fait une démarche malhonnete et revele en fait cette carence de professionalisme dans lequel evolue notre societe. S'octroyer un endorsement des grands Lakous Vodous sans meme obtenir l'adhesion des serviteurs moyennant une entente quelconque, c'est le Tout a Voum se DO ou le piratage ehonte, raison evidente pour laquelle a ete constitue le Bureau HAitien du Droit d'auteur.

Norluck Dorange
Journaliste

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