Culture & Société
Le 1er Protestant de l’Ile D’Haïti fut Tué À L’Ile de La Tortue
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- Catégorie : culture & societe
- Publié le samedi 23 août 2014 00:25
C'est un récit rocambolesque. Si l'on doit considérer les doctrines fabuleuses qui veulent que le christianisme soit au-dessus de toute dévotion. Notamment, quand la Papauté se veut le «Vicaire du fils de Dieu » et le protestantisme s'autoproclame « l'artère qui mène au paradis ». Dans ce contexte, seule la dure réalité aura raison.
...Nous étions au 17e siècle et l'Ile de La Tortue fut le centre de la flibuste internationale. Il fallait particulièrement remonter à l'an 1629 qui avait été le début des aventures de certains pays européens sur les côtes de Saint Domingue, antérieurement conquises par les Espagnols. Singulièrement, La France fut l'adversaire la plus redoutable de la Monarchie d'Espagne. Et pour cause, les corsaires français ne manquaient point de saccager les domiciles et logis des colons espagnols dans toute l'Ile.
Glorieusement, en 1639, après maintes croisades, les français s'installèrent à l'Ile de La Tortue, mais y résidèrent sans un vrai guide. D'ailleurs, leurs butins de guerres furent l'objet d'énormes disputent intestines. Les duels entre flibustiers venant de l'Hexagone furent très fréquents. Cette situation ajourna, en partie, l'officialisation de l'établissement français. Pour y remédier, un comité fraichement créé fit appel au Gouverneur français de Saint Christophe, Philippe de Lonvilliers de Poincy qui nomma le protestant, François Le Vasseur à la tête des premiers français de Saint-Domingue.
Le Vasseur : Le Premier Protestant De L'Ile
Venu de l'Ile de Saint Christophe où il s'était installé depuis des lustres, Levasseur fut témoin de la création de la fameuse Compagnie des Iles, responsable mercantile de la présence Française dans le Nouveau-Monde. Il fut originaire de Cogners dans le Maine et avait dirigé une milice à Saint Christophe avant de devenir Directeur des Fortifications en 1639, sous la demande du Gouverneur de Poincy.
Dѐs son débarquement à l'Ile de la Tortue en août 1640, Levasseur se mettait à l'œuvre. L'organisation et l'union des boucaniers et flibustiers français étaient à l'ordre du jour. Il fit venir de la Métropole nombreux engagés, afin d'asseoir la prospérité de l'Ile. Selon Michel Christian Camus, « l'arrivée de Le Vasseur à la Tortue donna lieu au recrutement, en France, de plusieurs dizaines d'engagés. C'étaient des émigrants pressés par les conditions économiques de quitter la France. Ils s'engageaient pour trois ans à servir aux iles un colon, période au terme de laquelle ils recevaient un pécule de 300 à 400 livres de tabac, et pouvaient s'installer aux iles, ou retourner en France (Camus p. 39 ) ».
Autrement dit, le règne de Levasseur fut très prometteur. La prospérité de La Tortue avait eu de l'assurance. Néanmoins, les rivalités ne manquaient pas. Le fanatisme religieux avait accouché de sérieux contentieux dans cet ilot, notamment, entre protestants et catholiques.
Le Vasseur fut un calviniste farouche. Il était surtout connu pour son prosélytisme et son anticatholicisme. Alors que la tradition insulaire d'alors avait eu la Papauté dans le cœur. C'est-à-dire, le gouverneur Le Vasseur allait avoir de mauvais jours. Au beau milieu d'un catholicisme en vigueur qui vomit des fêtes patronales un peu partout dans l'ile, le protestantisme paraissait même une hérésie.
Le Vasseur est assassiné
Les ans ont passé, le rêve du sieur Le Vasseur de voir régir le calvinisme est en train de se convertir en une piteuse utopie. Les attaques verbales des catholiques espagnols, anglais et même français font rage contre lui. Le gouverneur critique assidument le commerce du tabac qu'il juge d'anti-biblique. Or, sa rentabilité profite à tous.
Aux yeux de la majorité, Le Vasseur est devenu un élément gênant. Religieux catholiques, boucaniers, flibustiers et trafiquants le détestent. Son entourage immédiat se sent très menacé. Sinistrement, deux de ses lieutenants, Thibault et Martin l'ont exécuté froidement. Ce fut un acte de représailles. L'historien Michel Christian Camus illustre ce crime en ces mots : « En digne tyran, Le Vasseur meurt assassiné par ses deux plus proches compagnons, les capitaines Thibault et Martin, dont il avait fait ses héritiers. Thibault, l'ainé, « entretenait une très belle garce dont M. Levasseur ayant abusé plusieurs fois, ce Thibault en conçu une telle rage qu'il résolut avec son compagnon de le faire mourir (Camus M. p. 41)».
Le dix-septième siècle n'octroyait pas encore à l'Ile d'Haïti un protestantisme robuste. Il n'y eut ni église ni séminaire. Pourtant, Le Vasseur, muni de son calvinisme, avait tenté l'incroyable : implanter le protestantisme à Saint-Domingue, le fief des catholiques. Son hardiesse est surtout louangée par les historiens : Le Vasseur est le premier protestant de l'Ile D'Haïti.
Photo Image pour illustration seulement
Références :
1. Michel C. Camus, L'Ile de La Tortue au cœur de la Flibuste Caraïbe. 1997
2. La Fage Franck, L'Espagne de la contre révolution, XVIII-XX e Siècles, 1993
Jean-Rony Monestime André, Essayiste
BS en Médecine Nucléaire
BA en Connaissances Générales
Mastering en Gestion de Sante MHA, Seton Hall University, NJ
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