Culture & Société
Il m’a fait l’amour comme un dieu…
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- Catégorie : culture & societe
- Publié le vendredi 17 août 2012 19:38
Quatre ans avaient écoulé depuis que j’avais laissé un homme franchir les portes de ma vie… je voulais divorcer de mon passé, m’affranchir des souvenirs d’une relation compliquée, d’une prostitution déguisée!
Je suis Maya, âgée de 29 ans. Les yeux sont toujours rivés sur moi, on dit que je suis belle, que j’incarne Néfertiti, que mon corps est une réplique de la morphologie d’Ephèbe. On dit que l’amour est source de bonheur, je n’y crois pas! J’avais deux ans quand mon père, de qui ma mère était folle, a déserté la demeure familiale, j’ai vu comme elle a souffert jusqu’à sa mort ; j’ai aussi connu l’absinthe de ce sentiment, qui m’a complètement brisée.
A 22 ans, j’ai offert mon cœur à Chavannes, Directeur General de la «Banque Sans Frontière». Le premier qui m’a contemplée nue, touchée, embrassée… avec lui, j’ai tout appris! Il était loin d’être l’élu de mon cœur, je n’avais aucun sentiment pour lui, il en était conscient, mais je ne pouvais résister a ses requêtes répétées, j’étais sa secrétaire, proie facile pour un homme de son rang. Durant notre relation «amoureuse», si on peut ainsi la qualifier, Chavannes me couvrait de présents qui allaient au-delà de mes moyens, plagiait des textes sur le web pour tenter de me plaire. Mais, lui et moi, on savait que son seul objectif était mon bas-ventre.
La première fois qu’il m’a prise, c’était soit une vengeance ou une punition… c’était tout sauf l’amour. J’ai crié comme une brebis prise au piège, sans un berger pour la secourir. Pucelle, sans préliminaires, il m’a pénétrée avec rudesse, rage même sur son bureau, ce qui ne m’a laissée que contusion et traumatisme.
Pendant trois ans, j’ai joué la pute dans ce bureau qui était en fait, mon nid «d’amour». Quand il le voulait, après les heures de bureau, il invitait d’autres collègues à me défoncer à la salle de conférence. Au cours de ces orgies, qui m’ont dénaturée, enlevée toute dignité, il m’est déjà arrivée de perdre connaissance.
Satisfait de mes services, rassasié, surtout de mon corps, j’ai été renvoyée sans aucun motif valable. Ne soyez pas étonnés, mon histoire n’est pas singulière, c’est le quotidien d’une forte majorité de jeunes femmes haïtiennes, esclaves sexuelles de leur patron, des « sans voix », des lâches, qui comme moi encaissent les coups sans se défendre.
A 25 ans, je me retrouve seule au monde, sans emploi fixe, je survis, trainant le lourd fardeau de mes remords, de mes actes honteux.
En juillet 2012, quatre ans plus tard ; j’étais au Champ-de-Mars, je m’éclatais sur le parcours du carnaval des fleurs, mes démons étaient morts, je reprenais gout a la vie. J’étais aux anges, l’adrénaline coulait à flots dans mes veines, pour la première fois depuis des années, je me suis sentie femme, j’éprouvais le besoin d’être aimée, considérée, choyée. Autour de moi rodaient pas mal de courtisans, mais j’ai jeté mon dévolu sur Richard, un jeune photographe, qui immortalisait l’événement en images.
L’ambiance du carnaval, l’attirance réciproque, l’urgence de l’heure ont écourté nos échanges. Apres quelques heures de défoulement, on se retrouvait dans un taxi, en route pour Pacot, ou il résidait. Tout au long du trajet, je caressais ses perles, impatiente de le déguster, j’avais les nerfs a fleur de peau.
Je n’ai pas eu le temps de juger le décor de l’appartement, voire me rappeler son adresse, Richard m’avait pris en charge. Des cheveux aux orteils, il m’a câlinée, il m’a explorée au millimètre carré, il m’a fait l’amour comme un dieu!
J’ai frémi, j’ai soupiré, j’ai hurlé de joie, j’ai joui a maintes reprises avant même qu’il m’est offert le fruit défendu, tant attendu. Il venait de mettre fin a quatre ans d’inactivités, quatre longues années de sécheresse. Ce 30 juillet 2012, j’ai gouté pour la première fois à l’amour et je me suis donnée a fond. Tout comme Richard, j’ai joué la partition, j’ai mis à nu mes talents de FEMME. Je vous épargne les détails, mais je lui ai fait une «repons peyizan» qui restera gravée dans sa mémoire.
L’acte fut tellement sucré que nous nous sommes revus presque tous les jours pour le répéter. La nuit dernière, lui et moi, on a diné avec son père, dans un chic restaurant de Pétion-Ville et c’est là que je me suis rendue compte que depuis plus de deux semaines, je baisais avec mon frère, car son père était aussi le mien.
Texte : Richarson Dorvil
Source: Culture509
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