Dossiers
Le Palais National de Georges Baussan
Le 8 août 1912, à 3 heures et demie du matin, la ville de Port-au-Prince est réveillée par une formidable détonation : la poudrière du Palais National vient d’exploser, détruisant avec elle l’édifi ce en bois et maçonnerie où logeait le Président de la République et emportant les toitures des bâtiments voisins. Les dégâts sont considérables : près deux cents morts dont le président en exercice, M. Cincinnatus Leconte.
Quelque temps plus tard, sous le gouvernement de Tancrède Auguste, son successeur, a lancé un concours ouvert aux architectes et ingénieurs haïtiens et étrangers dont les règlements, publiés au Moniteur du 30 octobre 1912, précisent que “la façade principale doit s’ouvrir sur le côté nord” du même terrain que le précédent palais. Puis suivent un vaste, mais imprécis, programme prévoyant : “Grands vestibules, grandes salles de réceptions, cabinet du chef de l’Etat et ses services, archives, télégraphe, galeries, chambres de service, bibliothèques, ... salle du conseil, cabinets de travail, appartements du chef de l’Etat, ..., salle d’armes, cuisine, ...remise pour quatre voitures au moins et écuries de 20 stalles, ..., etc.” Une bonne vingtaine de projets furent déposée puis exposée au public durant quinze jours à la Chambre des Députés. Le 2 août 1913, le jury fixe finalement son choix sur le projet «Petit Nid» de l’architecte haïtien Georges Baussan, 38 ans, diplômé de l’Ecole Spéciale et Générale d’Architecture de Paris.
Le chantier débute en mai 1914 sous la direction de la firme Simmonds Frères et la supervision de l’architecte Léonce Maignan. Entre la Révolution Française de 1789 et la seconde moitié du XIXe siècle