Economie

Utilisation douteuse des 40 millions de dollars américains du projet touristique du Sud-Est, selon la population

Claudy Bélizaire --- Plusieurs secteurs dans le département du Sud-Est expriment leur inquiétudes quant à l'achèvement des travaux du projet de réhabilitation du centre historique, visant à faire de la métropole du Sud-Est, une destination touristique de premier plan. Les citoyens se questionnent sur l'utilisation des 40 millions de dollars américains qui devraient être investis dans l'arrondissement de Jacmel.

Depuis le 30 juillet 2012, le Premier ministre, Laurent Lamothe, accompagné de Stéphanie Balmir Villedrouin, la ministre du Tourisme et des Ministres de la Planification, et des Finances, s'étaient rendus à Jacmel pour procéder au lancement de ces projets. Le chef du gouvernement en place avait annoncé des chantiers d'infrastructure pouvant faire de Jacmel une ville touristique, tels que: la construction d'une place dédiée à Simon Bolivar, la construction d'un centre de convention moderne de 800 places entièrement équipée, d'un boulevard, et d'un amphithéâtre sur la plage Congo pouvant accueillir environ 600 personnes. Ajouter à cela, la construction du nouveau marché à Jacmel.

Mne Stéphanie Balmir Villedrouin avait également mentionné la construction d'un nouvel hôtel de 40 chambres répondant aux normes internationales à travers le projet de « Renforcement institutionnel de la mairie de Jacmel pour la gestion urbaine du centre historique de Jacmel » financé par l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement
(AECID).

Le Premier ministre Laurent Salvador Lamothe avait donné la garantie à la population que l'ensemble des travaux devait être achevé le 2 mai 2013. Un an après le lancement des chantiers, certains citoyens dans le département du Sud-Est critiquent la lenteur observée dans la réalisation de ces projets. Dans des déclarations faites à travers la presse jacmélienne, le premier ministre Laurent Salvador Lamothe avait mis l'accent sur le fait qu'une partie des 40 millions de dollars de la construction de l'aéroport était disponible.

Depuis février dernier, on a réalisé un recensement des familles habitant aux environs de l'aviation au motif que devant être tiré des fonds de Petro Caribe. Celles-ci vont être dédommagées, rien n'est fait.

Devant cette situation, le député de la circonscription de Cayes-Jacmel-Marigot, Kénold Charles, est intervenu dans la presse locale le Week-end dernier pour dénoncer le retard constaté dans l'exécution de ces projets, se questionnant lui aussi sur l'utilisation des 40 millions de dollars américains.

Selon le député Charles, Mme. Stéphanie Balmir Villedrouin, la ministre du Tourisme annonçait de grands chantiers dans le département particulièrement, ceux de l'aéroport international de Jacmel, de la réhabilitation du centre historique de Jacmel et des travaux sur la plage Raymond-Les Bains des Cayes-Jacmel. Cependant, plusieurs mois se sont déjà écoulés et la population se lasse d'attendre ces gros chantiers générateurs d'emplois dans la région.

Le parlementaire du Sud-Est promet de faire le suivi à la Chambre basse.

Pour sa part, le dirigeant du parti Mouvement pour la Reconstruction nationale (MRN), Omar Garat, originaire du département du Sud-Est, ne mâche pas ses mots pour critiquer les autorités du pays, notamment celles du Sud-Est qui ont décidé de transformer le Congo plage en masse de béton dans le cadre de la construction du boulevard, alors que le sable noir représentait la beauté même de cette plage. « Je comprends très mal les réactions des autorités du Sud- Est qui ne cessent de répéter, ''Nap konstwi yon bèl malekonn tankou pa Saint Domingue lan pou popilasyon an », a déploré le sociologue Omar Garat. Il invite toutefois les dirigeants du pays à mettre en oeuvre de bons projets pour le bien-être du peuple haïtien.

En dépit de tout, plusieurs Jacmeliens ont salué la volonté du gouvernement, à travers le ministère du Tourisme qui a initié ces projets au bénéfice de Jacmel. Ils ont applaudi la détermination de la ministre du Tourisme. Par ailleurs, ces citoyens souhaitent qu'un comité de surveillance, composé de diverses entités soit constitué, notamment des représentants du bureau départemental du Tourisme, de la mairie et de la société Civile, afin de superviser l'exécution des travaux et s'assurer de la bonne utilisation des fonds.

Entretemps, HANDOM, la firme dominicaine, responsable des chantiers travaille par intermittence hors du contrôle des instances concernées comme le MTPTC et la mairie de Jacmel.

Claudy Bélizaire
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Source: Le Nouvelliste

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