Economie
Investissements en Haïti et en République Dominicaine (2eme partie)
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- Catégorie : Economie
(Deuxième partie de : Dollarisation en Haïti et en République Dominicaine. Diaspora, ONG, investissements et autres.)
Par Joseph Harold PIERRE, M.A., M.Sc.
Économiste et politologue
Comme je l’ai montré dans la première partie de l’essai, la dollarisation en Haïti, c’est- à -dire la proportion des dépôts en dollar du total des dépôts du système bancaire haïtien, est très élevée, soit plus du double de celle de la République Dominicaine. Les investissements directs étant faits en dollar, on veut analyser dans cette partie de l’investigation leur participation à la somme des dépôts en dollar en Haïti, puis en République Dominicaine.
Comme on peut remarquer dans la graphique, les investissements directs en République Dominicaine, suivant les données de la Commission Economique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPAL), ont augmenté considérablement pendant les deux dernières décennies. On peut y distinguer trois périodes. Une première période qui va de 1990 à 1996 et qui est caractérisée par des investissements annuels de moins de 500 millions de dollars et dont la moyenne est de 223 millions de dollars ; une deuxième qui s’étend sur les années (1997-2006) et se caractérisant par des investissements oscillant entre 700 millions et 1.2 milliard de dollars et dont la moyenne est voisine d’un milliard ; et une troisième période comprenant les années (2007-2011) avec des investissement au-dessus de 1.6 milliard de dollars et une moyenne annuelle de 2.2 milliards. L’année 2008 est historique pour les investissements directs en République Dominicaine, car ils y ont atteint leur plus haut niveau, soit 2.9 milliards de dollar.
Quant aux investissements en Haïti, ils peuvent être aussi divisés en trois périodes. La première comprend la première moitié de la décennie des années 90 et les investissements sont en moyenne négatifs. Ce qui signifie que les investissements des Haïtiens à l’étranger, pour peu que fussent les montants, dépassaient la somme des investissements en Haïti au cours des années (1990-1994). La deuxième période englobe les années (1995-2005) et a une moyenne de 11 millions de dollars. La troisième comprend les années (2006-2011), la seule où on ait assisté à des investissements annuels de plus de 150 millions de dollars (161 en 2006 et 181 en 2011), alors qu’aucune année dans les deux premières périodes n’a enregistré des investissements de plus de 30 millions de dollars. Pour l’année 2011, année des plus grands investissements directs en Haïti, les 2.37 milliards de dollars de la République Dominicaine équivalent à 13 fois les 181 millions de dollars investis en Haïti.
La présentation des investissements directs en Haïti et en République Dominicaine peut être utile aux décideurs économiques et politiques des deux pays. Toutefois, ce qui nous intéresse est de montrer la relation existant entre les investissements directs et la dollarisation. Pendant la décennie (1990-1999), les investissements directs comme proportion des dépôts en dollars ont représenté 0% et 193%, en Haïti et en République Dominicaine, respectivement; alors que, pour la décennie (2000-2009), ils ont équivalu à 5% et 66% pour Haïti et la République Dominicaine, respectivement. Pendant les deux premières années (2010-2011) de cette décennie qui vient de commencer, les investissent directs en Haïti représentent 10% des dépôts en dollars, alors qu’ils sont 56% en République Dominicaine.
Somme toute, la dollarisation en République Dominicaine s’explique pour une large part par l’augmentation soutenue des investissements directs au cours de la période analysée, représentant pendant les cinq dernières années plus de la moitié des dépôts en dollars. Tel n’est pas le cas pour Haïti. En effet, les investissements n’ont jamais atteint 10% du total des dépôts en dollars sauf pendant les années 2006, 2010 et 2011 où ils ont équivalu à 19%, 10% et 11%, respectivement.
A suivre
Joseph Harold PIERRE, M.A., M.Sc.
Économiste et politologue
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Dollarisation en Haïti et en République Dominicaine. Diaspora, ONG, investissements et autres. (Première partie)