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Haiti-Observateur: Des chèques de l’Etat sans provisions émis par l’équipe Martelly Lamothe En Plein Dans La Crise
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- Catégorie : Actualités
- Publié le mercredi 2 janvier 2013 23:14
L'ÉQUIPE MARTELLY-LAMOTHE EN PLEIN DANS LA CRISE Plusieurs ministres n'ont pas touché...Le cabinet ministériel en péril...Manque de provisions pour encaisser des chèques de l'État...
SOURCES COMBINÉES, 30décembre — La crise financière dans laquelle sombre Haïti serait plus grave qu'on n'avait pensé. Car les caisses de l'État sont vides au point où plusieurs ministres n'ont pas reçu leurs émoluments pour le mois de décembre, et même plus. Ils sont frappés presque comme les enseignants, les policiers et d'autres employés et fonctionnaires de l'administration publique restés impayés depuis plusieurs mois. On apprend de source autorisée que le cabinet ministériel est tombé en pleine crise aussi, qui pourrait se solder par le renvoi de plusieurs ministres, particulièrement ceux-là qui ont maugréé contre la manière dont ils ont été traités par le pouvoir. Car celui-ci semble avoir privilégié certains membres du gouvernement au détriment d'autres. Car, les ministres considérés «intimement liés au Palais national» ont reçu leurs chèques.
En effet, le mécontentement a gagné du terrain, au sein des membres du gouvernement Martelly-Lamothe, provoqué par l'indisponibilité de fonds pour payer les salaires. On rapporte qu'une atmosphère de révolte s'est installée dans les ministères particulièrement touchés par cette crise dont des employés ont décidé carrément de rendre le tablier. Des observateurs ont fait remarquer qu'il est extrêmement rare, dans l'histoire politique du pays, que l'État manque d'argent pour payer les ministres.
En tout cas, sous l'administration Martelly-Lamothe, la crise financière ne touche pas uniquement les employés. On peut s'imaginer le cas de ces ministres fauchés comme les blés qui sont obligés de rentrer chez eux pour dire à leurs familles que l'État n'est pas en mesure de les rémunérer. Une telle situation a suscité des commérages au sujet du gouvernement. Car d'une manière générale, cette crise est imputée aux gaspillages de deniers publics par la famille présidentielle. On fait état, notamment, des éternels voyages à l'étranger du président et du Premier, chacun à la tête de nombreuses délégations, sous prétexte de faire la promotion d'Haïti à l'étranger. Quand Martelly et Lamothe retournent au pays les mains vides, sans pouvoir démontrer les avantages que leurs fréquents déplacements rapportent au pays, le peuple frondeur répète qu'ils sont partis « en vacance »sur le dos des contribuables haïtiens. C'est sans doute ce qui a porté des ministres à déclarer que cette crise est due au fait que «nous dépensons l'argent que nous n'avons pas ».
Des chèques de l'Etat sans provisions
La crise financière déclenchée par les fêtes de fin d'année met en évidence les excès du président Martelly et son Premier ministre qui, selon des membres du gouvernement incapables de contenir leur colère, ont déclaré qu'ils sont entrés dans le gouvernement comme deux larrons en foire, qui s'entendent parfaitement bien pour «détrousser le pays ».Des ministres, qui ont parlé à condition de n'être pas cités, ont affirmé que la grande majorité des membres du cabinet n'ont pas reçu leurs paiements. Pourtant certains d'autres ont dû retourner les chèques qui leur avaient été remis, faute de provisions pour les encaisser. On prétend aussi que le ministre des Affaires étrangères n'aurait pas reçu de paiement pour les mois de novembre et de décembre. Il en serait de même, dit-on, pour les titulaires des Affaires sociales et des Droits humains et de la pauvreté extrême.
On rapporte également que le bonus de fin d'année traditionnellement accordé aux ministres, secrétaire d'État et directeurs généraux n'a pas été décaissé en faveur de ces titulaires. On signale, par ailleurs, qu'il est difficile de savoir au juste quels sont les membres du cabinet qui n'ont pas touché les deux derniers chèques de l'année 2012, puisque nombre d'entre eux ont décidé de rentrer discrètement chez eux sans faire de remontrances.
Le corps diplomatique et consulaire également affecté
La crise financière à laquelle se trouve confronté le gouvernement Martelly-Lamothe touche également le corps diplomatique et consulaire d'Haïti. C'est ce qu'ont laissé entendre des diplomates et agents consulaires en poste en Amérique du Nord (Canada et États-Unis), qui se plaignent de ne pouvoir payer à temps leurs loyers et les mensualités de leurs emprunts hypothécaires.
Si l'État reste devoir deux mois de salaire au personnel des ambassades et consulats d'Haïti, il faut croire que cela représente une somme évaluée à plus de USD 2millions pour les deux mois. Dans la mesure où la somme totale des salaires versés aux fonctionnaires basés à l'étranger reste inchangée, au cours des deux dernières années. Toutefois, vu qu'un personnel pléthorique a été installé dans les missions diplomatiques et consulaires d'Haïti quand Laurent Lamothe était ministre des Affaires étrangère, il faut croire que la masse salariale de ces personnes serait de loin supérieure USD 1,2 millions par mois.
Est-il possible de rogner sur le fonds des passeports ?
Quand l'ambassadeur Raymond Joseph était chef de mission, à l'ambassade d'Haïti à Washington, il savait solliciter et il avait obtenu l'autorisation du ministère des Affaires étrangères pour voler au secours du personnel des consulats basés en Amérique du nord, de même que celui de l'ambassade dont il avait la charge. Selon des informations « passée » par un fonctionnaire de la Chancellerie d'Haïti, une telle intervention ne serait pas possible aujourd'hui. Car, fait-on remarquer, le président Martelly a pris tout le monde de vitesse.
Selon cet informateur, lors de son retour du Japon, alors qu'il se trouvait à Miami, Michel Martelly avait ordonné que soit complètement vidé le Fonds de passeport parce que l'État avait grand besoin d'argent.
Pour avoir vécu à Miami avec sa famille, jusqu'à l'année 2008,le président Martelly ne doit pas ignorer les pressions dont sont l'objet le personnel des ambassades et consulats pour payer à temps les mensualités, sur les loyers aussi bien que sur les hypothèques. Appelés à servir leur pays à l'étranger, ils dépendent de la régularité des transferts provenant du ministère de tutelle pour s'acquitter de leurs responsabilités envers les propriétaires des maisons ou appartements où ils sont logés, ou encore les institutions hypothécaires.
À la lumière des faits, il faut bien conclure qu'il y a danger dans la demeure. Les premières victimes de cette crise sont bien les ministres et fonctionnaires de l'État aujourd'hui privés de leurs salaires. Or cette situation ne peut pas se résoudre du jour au lendemain, surtout que les raisons qui l'ont déclenchée sont imputables à un chef d'État étourdi et un Premier ministre, qui se fait passer pour un gestionnaire expérimenté, alors qu'il s'est révélé un imposteur sur toute la ligne.
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