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La justice en cavale, Jean-Bertrand Aristide en difficulté

caricature jean renel sanon

Plus de 300 évadés de la prison civile de la Croix-des-Bouquets sont dans la nature. De mandat de comparution au mandat d'amener pour le représentant national du parti Fanmi Lavalas, l'ancien président de la république, Jean-Bertrand Aristide. Les frères Florestal croupissent toujours derrière les barreaux et sont considérés comme des prisonniers politique par l'opposition, et dans ce tohu-bohu, la justice semble en cavale en se taisant sur l'affaire de Roro Nelson avec les étudiants de l'Université Quisqueya, sur le décès suspecte du Juge Jean Joseph, sur l'assassinat du policier Walky Calixte après un vif échange avec un député, sur le meurtre du policier Sadrack Nicolas affecté à la prison civile de Croix-des-Bouquets en février dernier lors d'une action armée à l'allure d'une tentative d'évasion ratée et bien d'autres dossiers brulants de la république.

« Ipokrit yo sezi » a déclaré le garde des sceaux, Me Jean Renel Sanon pour exprimer une certaine joie au micro de la presse pour féliciter la police nationale qui a capturé Clifford Brandt en moins de 48 heures. Une capture que l'armée de la République Dominicaine à revendiquée et crée la polémique.

Jusqu'à date, la justice n'arrive pas à expliquer vraiment ce qui s'est passé ce dimanche 10 août 2014 à la prison civile de la Croix-des-Bouquets que les autorités qualifient d'évasion, l'opposition de théâtre, et le grand public de « Prison Break » à l'haïtienne. Un déficit de la justice qui nous abaisse encore plus comme nation.

Nul n'est au-dessus de la loi, mais quand la loi devient un instrument de persécution aux mains des juges qui affichent leur partialité en plein midi dans une république qui croit fermement que « La loi est du papier, et la baïonnette est le fer », c'est inquiétant pour les pauvres anonymes... Entre le papier et la baïonnette, qui aura le dessus ?

Jean-Bertrand Aristide est en difficulté, et pour cause, il a eu droit à une veillée patriotique de ses partisans exprimant leur solidarité sur l'éminente menace d'une arrestation pour le forcer à répondre aux questions du juge Lamarre Belizaire et même l'envoyer en dépôt suivant la compréhension du juge sur son cas. D'ailleurs, un mandat d'amener est émis en ce sens et il n'est que d'attendre si le juge est sérieux et déterminé dans ses prétendues démarches judiciaires. Les avocats de la république quant à eux, ont la gorge chaude pour tenter d'expliquer l'égalité de l'action du juge ou de prouver l'illégalité de cet acte et tirer la conclusion de persécution politique ou la stricte application de la loi, ou juste le résultat d'une justice en cavale.

On dit que la défaite de la justice est toujours provisoire, et que tôt ou tard elle reprendra ses droits, mais quand la justice est en cavale, s'efface, ne pipe mots sur des cas criants des prisonniers oubliées, elle fait tout simplement place à la justice expéditive qui fait appel à la loi de talion, la loi d'œil pour œil, dent pour dent.

Ricardo VINTRIS
Redacteur en chef
Agence PressLakay