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Norluck Dorange répond à Tout Haiti: Pourquoi les "mulâtres" ne participent pas aux périples de Kita Nago?

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Tout-Haiti: Pourquoi les "mulâtres" ne participent pas aux périples de Kita Nago? Alors que ce groupe est particulièrement proche du pouvoir?

Norluck Dorange: Il n'y a pas que les mulâtres mon cher. Il faut se demander aussi où est la classe moyenne, où sont les professionnels, où sont les artistes, Et les intellectuels? Et les écrivains? Tu te souviens du Collectif Non en 2004. Quand Met Fèy Vèt avait lancé le projet Kita Nago, l'idée paraissait sympathique. Quel est l'idéal de ce projet? L'Unité. Le terme Kita Nago en lui-même effraie ce segment de la population dont tu as mentionné. Kita Nago évoque l'Afrique. Or, ce segment a toujours préféré être identifié à l'Europe, la France de leurs pères.

Justement, ce segment devrait s'unir à la majorité des Haïtiens afin d'exorciser le drame existentiel de leur identité hybride. N'étant pas nés d'amour, mais étant des fruits de la violence de droit de leurs pères colons et de leurs mères esclaves, ils devraient penser à s'unir aux Noirs africains afin de combattre le néo-colonialisme, comme ils l'avaient fait à l'époque de la guerre de l'Indépendance.

L'occasion leur a sans doute été offerte d'embrasser cette page de leur passé, s'auto-guérir de cette blessure-souillure de leur histoire. La vérité qui sortirait à l'occasion devrait permettre l'émergence de nouvelles idées sur le vivre ensemble des Haïtiens d'en-bas, ceux qui transportent le bois du Kita-Nago et ceux d'en-haut qui ne regardent même pas à la télé cet appel des rues à l'Unité Nationale.

Laisse-moi répondre sur la partie de la question concernant les proches du pouvoir.

En ce qui concerne les gens qui gravitent autour du pouvoir, il faudra focaliser l'attention sur leurs rapports avec le reste de la population. S'il s'agissait d'un projet financé à coup de millions, « pitit la tap gen anpil papa ».

Quelque soit la source du financement. Il faut considérer la plupart de ces éléments comme les échantillons de ceux qu'Henry Christophe avait dit d'eux après l'assassinat de l'Empereur Dessalines, ils ne seront jamais des Haïtiens. C'est l'occasion pour moi de poser le problème de nos dirigeants. Le président Martelly lui-même, en 1998, entre deux verres d'alcool et quelques shoots dans un bar de South Beach, Fl se laissa aller jusqu'à dire qu'il ne se considère plus comme Haïtien. Celui qui occupe la Primature actuellement en Haiti, Laurent Lamothe, un pur exemple de flibustier des temps modernes.

Après avoir soudoyé tant de chefs d'Etats Africains pour les aider à voler l'argent de leur diaspora, en les taxant malhonnêtement dans les communications, le voilà en Haiti avec un titre d'entrepreneur ayant réussi à l'extérieur, qui n'a investi pas un sou en Haiti, mais qui a pris le pouvoir pour mieux piller la diaspora d'Haiti. Tout l'argent récolté est placé dans les banques extérieures. Alors, si le Poisson pourrit par la tête, nous avons en notre présence l'échantillon d'un pouvoir à la tête d'un pays qui ne fera pas un pas Kita, Un pas Nago.

Tout-Haiti: Et qu'est-ce qui explique cet enthousiasme de la population pour ce mouvement malgré ses limites objectives ?

Norluck Dorange: Enthousiasme? J'y vois plutôt des expressions avérées de cette fameuse "résilience" qu'ont récemment découverte des média internationaux observant les Haïtiens après le terrible tremblement de Terre du 12 Janvier 2010.

Les Haïtiens se disent prêts à mettre la main à l'ouvrage de construction de cette Nation. A travers l'image de ce bois transporté d'un bout à l'autre du pays, la lampe d'Aladin. Le peuple recherche ce leader qui ne s'est pas manifesté depuis Goudougoudou. Sweet Micky, Laurent Lamothe se sucrent sans vergogne sur son dos. Mais, l'expression est dans l'exhibition de ce tronc d'arbre poli dont le symbolisme réside dans la dichotomie expressive de l'imaginaire débridé des Haïtiens. D'une part il y aura les épithètes sexuelles, de l'autre, les mots qu'on ne dit pas. Il faut connaitre la mentalité populaire pour décoder le vrai message.

Inteverview accordée par le  journaliste  Norluck Dorange à Tout Haiti
22 Janvier 2013

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