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Vidéo : Des insectes, dont des punaises, détruisent les récoltes de riz des planteurs du Bas-Artibonite

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Des planteurs du Bas-Artibonite ont vu leur récolte de riz considérablement diminuée, en décembre 2012. Conséquence de la présence des insectes, dont des punaises, qui ravagent leurs champs. (Reportage)

Sur la route goudronnée conduisant à Petite-Rivière de l'Artibonite, la couleur verdoyante des immenses plantations de riz attire le regard même des moins curieux.

Ici, à Coque-Môle, localité de la première section, se trouve le jardin d'Abner Chery. Après trois mois et demi de travaux méthodiques et d'arrosage régulier, le grand jour arrive. C'est la récolte !

Trempé de sueur et armé d'une petite faux, le sexagénaire, qui porte une casquette rouge délavée, est pourtant peu enthousiasme. « Il n'y a pas de récolte cette année », déclare-t-il, les yeux rivés sur sa rizière de demi-carreau de terre. « Punaises ! Punaises ! Ils ravagent tout », déclare-t-il, interrogé sur la cause de la diminution de sa récolte pour cette saison.

Abner espère trouver la moitié de ce qu'il avait l'habitude de récolter. « Pour avoir ces quelques grappes de riz, j'ai du asperger le jardin d'insecticides, dès la première semaine, jusqu'à la cueillette», explique-t-il.

A quelques centaines de mètres, de l'autre côté de la route, est érigé un moulin de riz. Le ronronnement du moteur retentit sur la cour. A l'intérieur, des tonnes de riz sont empilées. Cà et là dans des sacs géants.

Sous la dictée de l'opérateur, une personne verse le riz en paille, une autre ramasse la précieuse céréale en dessous de l'appareil, alors que des bouts de sacs, étalés sur le macadam, reçoivent les pailles épluchées.

« Ici, nous avons que de faux grains », lâche André, le technicien du moulin, indexant un tonneau en fer rempli de riz en paille, sévèrement éprouvés par les insectes. « Les grains avec la tache noire sont touchés par les punaises », poursuit-il, alors qu'il tient dans sa main droite une petite quantité de riz à peine sortie de la machine.

Comme Abner, des habitants de plusieurs communes du Bas-Artibonite ont vu leur récolte de riz considérablement diminuée, en décembre 2012. Deux d'entre eux expliquent la manifestions de l'insecte et les conséquences sur le rendement du riz.

Quand le papillon blanc arrive

Si les punaises semblent être beaucoup plus nombreuses et agressives pour cette saison, ils ne sont pas à leur coup d'essai. « D'une façon générale, des insectes nuisibles s'attaquent à la production du riz dans la Vallée », explique Jymmy Clermius, responsable du service technique à l'Institut National pour la Réforme Agraire (INARA).

Par ailleurs, les cultivateurs font état de la présence d'une autre espèce, « une sorte de petit papillon blanc ». Cette dernière accélérait la dévastation des champs. «Comme scientifique, il nous faut mener une étude pour identifier et classer l'insecte avant de nous prononcer », justifie l'Agronome, prudent.

Difficile de cerner les causes réelles de ce phénomène à ce stade. Toutefois, « Il existe une certaine adaptation des bestioles aux insecticides présents sur le marché », soutient Remy Belcius, technicien agricole et animateur social à l'INARA. « Cette augmentation peut être également la conséquence du changement climatique, qui favoriserait la prolifération des insectes », commente M. Clermius.

Pour palier...

Conscient du problème, le directeur de l'Organisation pour le Développement de la Vallée de l'Artibonite (ODVA), Kénel Francisque, se dit préoccupé. Il envisage de faire appel au Ministère de l'agriculture, si la situation s'aggrave. Toutefois, M. Francisque déclare avoir déjà accompagné des planteurs.

« Attendez ! Attendez ! », lance Abner, alors qu'on laissait sa vaste rizière. « N'oubliez pas. Faites passer le message. Nous attendons l'appui des autorités », dit l'agriculteur.

*Nous avons essayé sans succèsd'entrer en contact avec le directeur départemental de l'Agriculture dans l'Artibonite.

Source: HPN

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