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Où va aboutir l'affaire Brandt-Phébé?
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- Publié le samedi 1 décembre 2012 02:13
L'arrestation de l'homme d'affaire haïtien, Clifford Brandt le 22 Octobre 2012 suivie de celle du chef de sécurité du président Michel Joseph Martelly, Marc-Arthur Phébé, dans une affaire de kidnapping, impliquant également d'autres membres de la bourgeoisie, des proches du président Martelly et des agents de la Police Nationale d'Haïti ne cesse de susciter des débats dans différents secteurs et dans les médias du pays. Le mardi 20 novembre dernier, un autre membre du gang Brandt-Phébé, Mathurin Kerwens Jacques a été arrêté par la police au bureau de l'immigration à la frontière haïtiano-dominicaine, au niveau de Malpasse. Il a été conduit à la direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ).
Depuis l'arrestation des présumés kidnappeurs proches du palais national, le président Martelly n'a jamais pipé mot. Finalement, c'est en Europe qu'il a seulement reconnu la puissance de ce gang. Dans une déclaration, lors d'une réunion d'échanges de vues avec la Commission parlementaire des affaires étrangères, conjointement avec la Commission du développement et en association avec la délégation de l'Assemblée parlementaire commune ACP-EU, en Europe, le Président Martelly a déclaré « C'est la première fois en Haïti qu'on démantèle un réseau de bandits de cette envergure, et je vous le dis carrément, ce réseau est plus fort que l'État lui-même, au point que j'ai dû, avant ma venue ici en Europe, faire une demande formelle aux États-Unis d'Amérique et à la France, pour trouver une assistance. Parce que ce réseau, s'il se décide à renverser le Gouvernement, il peut le faire en une minute...».
Entre-temps, en Haïti, on continue de questionner l'implication du palais national dans cet acte de kidnapping. « Le palais national est impliqué jusqu'au cou dans le dossier de kidnapping de Brandt et consorts. » a fait savoir le directeur du RNDDH, Pierre Espérance. Il a également dénoncé la tentative du pouvoir exécutif d'influencer la justice pour orienter l'affaire dans le sens voulu : « Si les autorités politiques pensent pouvoir empêcher la justice de faire son travail dans le cadre de cette affaire, le RNDDH aura pour devoir de rendre public un autre rapport », a-t-il indiqué. Il a en outre confirmé que toutes les dispositions ont été prises par l'Exécutif pour faire libérer tous les policiers impliqués dans cette affaire à défaut de le faire cela mettrait à nu le fonctionnement de la bourgeoisie haïtienne et les hautes autorités du pays.
Dans la foulée, lors de la manifestation des étudiants le mercredi 21 novembre exigeant justice pour leur collègue assassiné par un policier au sein même de la faculté de droit, ils ont crié haut et fort : « Yo konseye, yo kidnapè, yo kriminèl, nan palè nasyonal yo ye ! Yo dilè dwòg, nan palè yo ye ! » Et, parmi les matériels saisis chez le présumé kidnappeur, Clifford Brandt, une carte identifiant ce dernier comme étant conseiller du président Martelly a été retrouvée. D'autres noms des proches du président Martelly sont cités dans cette affaire, qui, de jour en jour éclabousse les autorités les plus haut placés de l'Etat. On dit souvent que tous les chemins mènent à Rome. Dans l'affaire de kidnapping du gang de Brandt-Phébé tous les yeux sont tournés vers le palais national. Le président Martelly l'aura reconnu lorsqu'il a déclaré : « S'il décidait à renverser le gouvernement, il pourrait le faire en une minute. » Parce que celui qui contrôle la sécurité du président, contrôle également le gang de Brandt et sème le deuil dans les familles haïtiennes.
Source: Haiti-liberte.com
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