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Multiplication des partis politiques et mentalité d’esclave (2 de 2)
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- Publié le lundi 20 avril 2015 03:58
par Leslie Péan, 16 avril 2015 --- Ginette Chérubin a intitulé son ouvrage sur les élections de 2010 : Le ventre pourri de la bête. Ce titre fait référence au Conseil Electoral Provisoire (CEP) dirigé par Gaillot Dorsainvil et Pierre-Louis Opont, et dont elle a fait partie. Ginette Chérubin a disséqué l’organisme et analysé après coup le fonctionnement de la politique du spectacle mise en œuvre par la communauté internationale à des fins de divertissement. Comme on le sait, les jeux étaient déjà faits et le comédien Michel Martelly a été sélectionné pour la circonstance. Aujourd’hui, le spectacle se déroule sous nos yeux et nos propres réactions nous révèlent la bête que nous avons en chacun de nous. Le raz-de-marée déclenché par la politique du spectacle nous a plongé déjà dans la comédie de Sweet Micky. La scène actuelle donne à penser que la tendance au nivellement par le bas est appelée à s’accélérer. À moins que ...
À moins que vienne le jour du déclic. Le jour où les fusils et chars d’assaut des forces d’occupation ne pourront plus briser l’élan d’un peuple déterminé à mourir pour changer sa condition misérable. La température locale augmente et le bouillonnement social invite chacun à parler et agir pour mettre fin au profond malheur dans lequel notre pays est plongé. La multiplication des partis politiques crée une poudrière et ferme la voie à toute possibilité de stabilisation de la situation. Au contraire, ces partis et particules créés par le gouvernement Martelly ne font qu’augmenter les tensions. Les partis politiques, qui étaient au nombre de 53 en 2014 lors de la réunion d’El Rancho (dont 30 créés deux semaines auparavant), sont passés à 166 en 2015. Le processus électoral est vicié. Des étincelles naissent et sont capables d’allumer un grand feu. Quelques exemples pour illustrer.
Comme les CEP antérieurs, le Conseil Electoral Provisoire est aux ordres du pouvoir exécutif. Il bouscule les règles et se plie aux exigences du président Martelly. Rudy Hérivaux a présenté deux partis politiques : « Konfyans » au numéro 89 et « Plateforme La Vie » au numéro 157. Le premier a été agréé. Deux jours après la publication de la liste des partis agréés, le Rasanbleman nasyonal tèt kalé (RNTK) du Dr Antoine Joseph se saborde. En effet, le Conseil Électoral Provisoire (CEP) publie un communiqué annonçant la dissolution du « Rasanbleman nasyonal tèt kalé » (RNTK) et indiquant que ce parti « n’est plus habilité à inscrire de candidats et candidates aux prochaines élections. » Passons maintenant aux palmes des candidats qui ont enregistré deux partis politiques et qui ont été agréés. D’abord, c’est Jephte Sylvestre avec le Parti Politique pour la Libération des masses et d’Intégration Sociale (PALMIS) au numéro 45 et le Plaforme Politique Palmis (PALMIS) au numéro 160. Ensuite, c’est Génard Joseph avec le parti « Verite » au numéro 167 et le parti « Groupement Solidarité UPD/SODOH » au numéro 38. Enfin, c’est Bonivert Claude avec le Parti National du Travail (PNT) au numéro 62 et le parti ATERI au numéro 141.
Le « wanga » de Martelly consistant à créer des partis politiques bidons pour perpétuer le pouvoir de sa bande n’est pas en odeur de sainteté auprès des bailleurs de fonds internationaux. Ces derniers disent non et exigent de réduire le nombre de potions et autres partis « magiques ». Martelly se voit donc dans la nécessité d’utiliser ses talents de comédien pour défaire ses pratiques de corruption électorale. À preuve, l’échec de la réunion du 10 avril 2015 de 500 représentants de partis et plateformes politiques tenue à l’hôtel Oasis. Les effets escomptés sont maigres. Seulement 40 partis bidons ont accepté de se retirer en se regroupant en plateformes. Les autres rechignent et refusent. Dans un système politique de type mafieux où les partis politiques sont créés à la commande, la corruption ne suffit plus comme nécessité et art pour sauver les meubles. C’est le cas de dire avec Frantz Duval du journal Le Nouvelliste dans son éditorial du 28 janvier 2013 que Martelly a « les deux pieds dans le même soulier ».
Parmi les partis politiques avec des noms les uns plus pittoresques et humoristiques que les autres, on peut mentionner :
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Réseau bouclier national (Bouclier) de Jodson Leroy Rosemond
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Délivrance de Jean Brunet Georges
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Verite de Génard Joseph
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Ligue Dessalines (LIDE) de Jean Jacques Inverso Descartes
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Platfom Pitit Dessalines de Almogene Charles
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Plaforme Politique Palmis (PALMIS) de Jephte Sylvestre
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Parti Haitien de Dieu (PARADI) de Enel Dede
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Bourad pou remete Hayiti debou (BOURAD) de Harry Jean
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Ateri de Bonivert Claude
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Wozo de Garaudy Laguerre
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Repons Klas Mwayenn Nan de Edler Guillzaume
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Plateforme politique 3ème voie de Marc Théogène Sixto
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Rapwoche de Saint Hubert Lebrun
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Canaan de Sabine Duvivier Morpeau
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Plateforme Madre de Kesnel Beljean
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Force 50 de Wilfrid Michel
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La Colombe de Tranquilor Mathieu
A-t-on jamais vu une pareille comédie dans quelque pays que ce soit ? Bouleversant ! Sur quelle planète on erre ? Les activités quotidiennes du CEP donnent matière à sourire. De plus, certains croient que tous ces bouleversements arrivent par hasard, alors que le moindre décorticage de la vie haïtienne indique que la bête est vivante. Ils ne se rendent pas compte que dans un pays comme Haïti où selon l’ex-capitaine dominicain Quirino Ernesto Paulino Castillo, trente (30) puissantes familles sont les trafiquants passeurs de drogue vers la République Dominicaine, le hasard n’a pas les mains propres. La liste est entre les mains de l’investigateur dominicain Ángel Martinez, qui travaille pour le Département d’État américain. Elle éclaire les lieux chavirés d’un monde sans foi ni loi. Les pistes donnent des preuves irréfutables pour cerner l’ombre. Mais peut-on passer des menottes à des ombres ? Car à chaque fois qu’on croit tenir une preuve, elle nous échappe. Même s’il s’agit du bateau Maranzana chargé de drogues enfouies dans une cargaison de sucre ! De la cocaïne qui se sucre !
C’est le triomphe de l’infantilisme et de la médiocrité partout. Un pays qui fonctionne à partir des humeurs des « chefs » qui le dirigent et qui ont appris dès la mamelle à ne pas rendre de comptes. Dans ce genre d’environnement, le pire est toujours possible. La mentalité d’esclave fait avaler toutes les avanies et bloque toute possibilité d’anticipation. C’est l’improvisation permanente. Le rouleau du crétinisme et du cynisme écrase tout. Nous sommes drôles et nous l’assumons. Avec un sens de la dérision et pourquoi pas, de l’autodérision ! C’est ce vers quoi on est en train de tendre. Avec les candidats déclarés dont cette femme et son père qui sont tous deux candidats pour le poste de sénateur aux Gonaïves. Aujourd’hui, les gens sont agacés et se sentent nuls s’ils ne peuvent pas avoir un parti politique. C’est la condition essentielle sinon ils ne se sentent plus à la hauteur. C’est le culte absolu des partis politiques bidons !
Une course d’obstacles
Le Calendrier électoral et le Décret électoral publiés par le CEP sont un avant-goût du désastre annoncé. Les candidats font face à une course d’obstacles pour être autorisés à participer aux élections. Les institutions de l’État (Archives, DGI, ONI, Immigration, CSPJ, Ministère de la Justice, etc.) ne sont pas en mesure de satisfaire, dans les délais prévus, à la disposition de l’article 89 du Décret électoral réclamant quinze (15) documents des candidats pour être inscrits. Le candidat Charles Henri Baker du parti Respè est clair là-dessus. À cet égard, l’incapacité des services publics de s’acquitter de leur mission va jusqu’à mettre en péril la paix sociale. Le candidat Jean-Henry Céant du parti Renmen Ayiti condamne la politique du gouvernement demandant aux partis politiques de s’unir pour faire des plateformes. Le parti OPL a fait la sourde oreille et refusé de participer à la réunion des partis et plateformes tenue le 10 avril 2015 à l’invitation du premier ministre Evans Paul à l’hôtel Oasis. Fanmi Lavalas s’est également abstenu.
L’acceptation de 166 partis politiques (devenus 126) par l’organisme électoral constitue une de ces aberrations que malheureusement la mentalité haïtienne du laisser grennen encourage pour maintenir le chaos et faire le jeu des pêcheurs en eaux troubles. Selon Le Nouvelliste « Après le tirage au sort, 126 avaient un numéro de campagne. Cinq autres numéros étaient restés dans le tambour. Il y a eu par la suite un autre tirage au sort pour quatre partis politiques dont l’un d’entre eux avait désisté. Ce qui porte maintenant à 129 entités politiques agréés par le CEP. » Le refus de la rationalité scientifique mêlé à la pensée magico-religieuse a créé un cocktail explosif qui engloutit l’entité haïtienne. L’article 129 du Code électoral de février 20O5 fixait à 5,000 le nombre de membres munis de leur numéro de carte d’identification nationale qu’un parti politique doit avoir pour être habilité à enregistrer des candidats. La Loi portant formation, fonctionnement et financement des Partis politiques publiée dans Le Moniteur numéro 10 du 16 janvier 2014 a réduit ce chiffre à 20 dans son article 8. En clair, c’est fait exprès. On se rappelle que cette loi du 16 janvier 2014 a servi de base à la mascarade connue sous le nom d’ « Accord El Rancho » du 14 mars 2014. C’est la réduction de 5,000 membres à 20 membres qui explique la multiplication des partis tout en reflétant l’état d’esprit malade des rapaces en lutte pour le pouvoir. Tous les tourments de la société haïtienne viennent de cette mentalité d’esclave à la recherche de la reconnaissance qu’il faut combattre sans détour. En présence de cette farce monumentale qui se déroule sous leurs yeux, les occupants de la MINUSTAH se frottent les mains et accumulent joyeusement leurs juteux per diem.
D’autres faits non moins troublants méritent d’être signalés ici : le calendrier électoral avec des élections en trois tours, le changement des numéros de campagne attribués aux partis politiques, le choix des membres des BED et des BEC, le non-respect de la clause des 30% de femmes, l’interdiction faite aux partis politiques de se présenter au centre de tabulation et de contester les résultats proclamés, l’omission de la date de proclamation des résultats dans le Décret électoral, etc. sont autant de signes annonciateurs de la catastrophe en préparation. De plus, le calendrier du CEP est très serré, trop serré. 9 août, premier tour des législatives. 25 octobre, élections locales, deuxième tour des scrutins législatifs et premier tour de la présidentielle. 27 décembre, deuxième tour de l'élection présidentielle. Les élections en préparation indiquent que le pays pap fè ron pòt (fait du surplace) et que la démagogie continuera de triompher. Comme c’est le cas avec tous les textes du CEP écrits en français ! Le créole est promu comme une technique d’isolement du peuple qui ne dispose pas de livres en créole pour s’instruire. Pèlin Tèt !
Détermination du sujet haïtien à avoir un maître
Le manque de confiance dans le CEP renforce le sentiment que les élections seront au mieux un bouyi vide (un plat médiocre et indigeste). Deux des principaux candidats, Maryse Narcisse de Fanmi Lavalas et Charlito Baker de Respè, ont employé l’expression eleksyon bouyi vide pour désigner l’absence d’une direction compétente au sein de l’organisme électoral. Dès le départ, le CEP n’arrive même pas à respecter son propre calendrier dans lequel il avait promis de publier la liste définitive des partis agréés le 23 mars. Sept jours plus tard, la liste n’était pas encore sortie. Enfin, la liste des partis agréés est publiée le 1er avril. Un vrai poisson d’avril avec 188 partis, dont 166 partis agréés. Pour tenter de masquer son désarroi et son désordre, en ce qui concerne spécifiquement le droit de contestation des résultats par les candidats, le CEP a fait un scandaleux tour de passe-passe. Pour ne pas dire carrément non, le CEP dit le « oui » du tikoulout et du bakoulou en ajoutant la formule « selon des modalités à définir par le CEP » (article 176.1). Le CEP utilise cette formule maléfique pour pouvoir faire ses choix cornéliens en toute bonne conscience !
Les contradictions pleuvent dans le Décret électoral qui est « entaché d’irrégularités » comme le souligne judicieusement la candidate Mirlande Manigat dans ses « Réflexions patriotiques pour une sortie de crise » publiées dans Le Nouvelliste du 7 avril 2015. C’est un Décret électoral sans queue ni tête. Par exemple, parlons des résultats. On parle de résultats aux articles (60), (64), (70), (135.2), (163), (163.2), (172), (175) ; de résultats préliminaires (171.1) ; de résultats officiels (128), (188) ; de résultats définitifs (123), (134), (172.1) ; de résultats affichés (177). Un vrai micmac ! L’article 172 déclare : « Les résultats des élections proclamées par le CEP et transmis pour publication ne peuvent être l’objet d’aucune contestation ou objection. Leur publication par le Président de la République, est automatique et immédiate. » Pourtant dans une autre section qui vient après, i.e. la section H allant des articles 175 à 187, il est question de contestation. Les aberrations continuent. À l’article 188, il est dit : « Les résultats des élections, une fois officiellement proclamés par le CEP, sont envoyés immédiatement au Président de la République pour publication dans un délai ne dépassant pas un (1) jour franc, au Journal officiel de la République « Le Moniteur ».
Le délai de proclamation des résultats
Depuis que le président Martelly a enfilé les défroques du roi Christophe pour participer au carnaval du Cap-Haitien, il est entré dans la peau de Louis XIV qui affirmait « l’État c’est moi ». Il ne se contente pas de remonter les bretelles du premier ministre Evans Paul. Ce dernier avait eu le malheur d’annoncer qu’il n’y aurait pas de carnaval des fleurs 2015. En bon roi de carnaval, Martelly se rebiffe et annonce que le carnaval des fleurs aura lieu. De plus, il s’octroie d’autres privilèges y compris celui de désigner son successeur en exigeant que ce soit lui qui proclame les résultats du scrutin.
Si le principe de contestation des résultats est admis, alors la première phrase de l’article 172 est à enlever. Pourquoi le Président de la République doit-il être mêlé à la proclamation officielle des résultats ? En quoi son mot a-t-il une importance ? On ne peut plus continuer avec la mentalité d’esclave qui doit toujours consulter son maître à la moindre occasion. Il faut mettre fin à cette manière servile de faire qui enlève aux Haïtiens tout sens de la dignité. Dans un État qui vit de la mendicité internationale, avec une population dont 80% croupit dans la misère, on conviendra du poids de la servilité dans nos comportements. Mais, même dans l’abject, il y a une limite. Et dire que le CEP devrait être un outil d’émancipation du sujet haïtien par rapport à ceux qui passent pour ses maîtres. Les votants ne sont pas intéressés au délai de un (1) jour franc donné au Président de la République pour publier les résultats au Journal officiel de la République « Le Moniteur ». Ce qui les intéresse, c’est de savoir dans quel délai après la fermeture du scrutin les résultats sont proclamés par le CEP.
Le Décret électoral est inacceptable pour plusieurs raisons, dont le fait qu’il n’indique pas de manière claire et précise le délai au terme duquel les résultats préliminaires des élections doivent être annoncés. En principe, ces résultats doivent être affichés dans les bureaux de vote à la fin du dépouillement le même jour de la clôture du scrutin. Ils doivent également être publiés sur le site Internet du CEP, ainsi que la copie des procès-verbaux des opérations de dépouillement. De même, le délai pour les contestations et recours doit être précisé ainsi que le délai de publication des résultats définitifs.
Mais même si ces conditions étaient respectées, elles ne seraient que pure fantaisie dans le contexte actuel. On ne construit pas une maison à partir du toît. Il faut commencer par de solides fondations si on veut que la maison résiste aux intempéries. Or, les fondations de la structure électorale sont entre les mains des 421 agents exécutifs intérimaires (AEI) nommés arbitrairement il y a trois ans, en remplacement des maires élus. On se rappelle alors de la protestation de l’écrivain Jean-Claude Fignolé, maire des Abricots et Président de l'Association des Maires de la Grand Anse (AMAGA) adressée à Me Thierry Mayard Paul, ministre de l’Intérieur. Cette réalité crée un désordre sans nom et fausse le jeu électoral. Les bandits qui dirigent ce pays ne devraient pas bénéficier indéfiniment de l’impunité garantie par la mentalité d’esclave. Pas question de leur donner décharge pour leur gestion comme certains prétendent. Les responsables qui ont accepté d’usurper le pouvoir local pendant quatre ans doivent rendre compte de leurs actes et être sanctionnés.
C’est aussi le cas pour les tontons macoutes, attachés, zenglendos, chimères et autres bandits, si on veut rétablir un minimum de justice dans cette société. L’observateur moindrement averti de la scène politique se rend compte, au premier coup d’œil, que le verre est brisé en plus de mille morceaux et qu’il est futile de penser pouvoir le recoller. À moins d’être idiot ou de vouloir être complice du système san maman. Il faut redémarrer à zéro en ne nettoyant pas seulement les lieux mais surtout nos cœurs. Et de fond en comble. En regardant la réalité en face, même ceux qui se veulent les maîtres du jeu disent en privé qu’il faut tout revoir. Les élections selon le scénario mis en place sont impossibles. La crise haïtienne a des racines profondes dans un passé colonial qui continue avec l’exclusion de 80% de la population deux siècles plus tard. Ce que la Platfom Pitit Dessalines exprime à sa manière. Nous y reviendrons.
Leslie Pean
Historien - Economiste
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