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Economie

Présentation de l’ouvrage : Quelle est la contribution de l’agriculture en Haïti ? de Walky Louis

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Après un long travail de recherche sur l’Aménagement territorial et le Développement économique local (Etude de Scot : étude de schéma de cohérence territoriale ; Etude de PLU : étude de plan d’aménagement d’urbanisation ; Etude des structures agricoles : France-Espagne) effectué au laboratoire de CRIEF-CNRS de France où j’ai eu l’opportunité de travailler en mobilité avec des Centres de recherches à Berlin, à Madrid avec la Universidad de Salamanca et School of Management de Barcelone, cela m’a vivement touché sur la situation critique d’Haïti non seulement du point de vue de sa cohérence territoriale mais encore sa situation agricole. J’ai constaté que mon pays fait face à un état critique d’aménagement territorial et d’un retard considérable sur le plan agricole-d’une inadéquation flagrante. C’est ce qui m’a poussé à bout et le désir d’écrire m’est venu  « quelle est la contribution de l’agriculture dans le développement économique local en Haïti. Â»

II

Il faut noter qu’Haïti est un pays agricole à tel point que le secteur agricole est la plus importante de son économie. En effet, la part de ce secteur agricole représente plus de 25% du PIB. Il constitue l'une des principales sources d'activités génératrices d'emplois et de revenus en Haïti. Les principales productions sont le café, les mangues, le cacao, le riz, la canne à sucre, le sisal, les haricots, le maïs et le sorgho. Cependant, les principaux produits d'exportation commerce demeurent le café, le cacao, la canne à sucre, le sisal et les fruits particulièrement les mangues.

Le pays, grâce aux orientations des pouvoirs publics successifs, a toujours fait du secteur de l’agriculture une priorité capitale dans les plans économique et social depuis des années. Etant une société à dominance agricole, l’agriculture a une grande part à jouer dans le cadre du développement économique local en Haïti. Cependant, ce qui est important pour l’atteinte de cet objectif du développement du secteur agricole a besoin d’un accompagnement d’une politique publique agricole ciblée, d’un travail de vulgarisation au sein du secteur suivant d’un cadre de cohérence de planification à la fois pour les orientations stratégiques, les grands domaines et actions prioritaires et les mécanismes de coordination et de suivi de la mise en œuvre. L’adoption du programme de développement de vulgarisation agricole constituera donc une étape décisive dans la poursuite des efforts engagés pour la relance et le développement économique de l’agriculture haïtienne. Les populations locales, le secteur privé commercial et les pouvoirs publics avec le soutien des partenaires au développement sont au cœur des activités à réaliser.

Il est important de souligner aussi qu’il y avait des actions réussies dans le secteur agricole, qui constituent des modèles auxquels les acteurs peuvent se référer pour contribuer au développement économique et des filières porteuses, susceptibles d’augmenter les revenus des agriculteurs. Cependant, il n’existait aucun canal d’information et de formation spécialisé et systématique permettant de mieux saisir la problématique agricole haïtienne. Un service régulier d’information sur le monde agricole haïtien peut servir à la fois de source de nouvelles pour les médias et de relais vers l’espace public pour les acteurs et actrices de l’agriculture et du développement économique en milieu rural

Le secteur agricole se trouve pendant sa naissance au pays dans une difficulté   ayant pour conséquence une perte de confiance dans le domaine agricole. Une grande partie de la paysannerie a perdu espoir quant à l’avenir du secteur et élève ses enfants en conséquence. La décapitalisation des exploitations agricoles paysannes, la dégradation et l’épuisement accélérés des ressources naturelles accroissent les difficultés du monde agricole. Pourtant, il est difficile de réaliser le processus de développement économique local en Haïti, sans une présence majeure de l’agriculture. Parce qu’il est le secteur clé du pays.

III

L’ouvrage comprend deux grandes parties respectives : l’une se consacre à la présentation générale de l’agriculture en Haïti qui est divisée en plusieurs sections comme l’historicité, les faiblesses, le disfonctionnement et les forces du secteur agricole ; l’autre se consacre au Développement économique local - la Contribution de l’agriculture dans le Développement économique Local

 Face à ce labyrinthe que nous nous trouvons de nos jours sur le plan agricole ou le pays est importateur net (tributairement dépendant des autres pays), la balance commerciale est déficitaire. Depuis le début des années 1980, la production nationale était protégée par des barrières douanières particulièrement élevées sur certains produits stratégiques. A l’époque l’Etat Haïtien subventionnait également quelques produits de première nécessité, ce qui permettait de les proposer à la vente à un moindre coût et donc aux personnes pauvres d’y accéder plus facilement.

Ainsi, la production nationale parvenait à satisfaire la demande interne pour plusieurs produits agricoles, particulièrement ceux les plus couramment consommés, et le prix des matières courantes ou stratégiques était en partie contrôlable.

A partir des années 1986-1987, dans le cadre d’un plan d’ajustement structurel, les autorités haïtiennes ont abaissé les barrières douanières, de sorte que le marché national a très vite été envahi par des produits étrangers hautement subventionnés, notamment en provenance des États-Unis. C’est la raison qui me motive à écrire cet ouvrage dans le souci de réveiller les esprits qui dorment.

Si nous sommes des humains, il nous faudra réfléchir comme des humains. Il nous faut penser à notre devenir. Le changement, c’est maintenant. C’est l’heure d’agir. Agir pour changer la situation alimentaire des haïtiens en difficulté. C’est l’heure de fixer effectivement un plan et de respecter les échéances. Sinon, demain est incertain.

 IV

Un écrivain est d’abord un lecteur. Il y a un dicton français qui stipule« Que d’autres se flattent des livres qu’ils ont écrits, moi, je suis fier de ceux que j’ai lus Â». Je tiens à faire la redondance qu’un écrivain est d’abord un lecteur et que rien ne révèle sa générosité comme sa capacité à faire découvrir d’autres livres à travers le sien. En lisant ce nouvel ouvrage, le lecteur va découvrir combien ce secteur agricole est fondamental dans la vie de tous les jours d’une population comme la notre. Il va voir la souveraineté d’un peuple est sa capacité de se nourrir. J’invite aux différents lecteurs à lire cet ouvrage afin de pouvoir réfléchir sur notre sort d’aujourd’hui afin que notre demain soit meilleur. Aussi, c’est un don à tout un chacun d’avoir été vivant. C’est notre mission de changer notre quotidien et notre demain. C’est à nous de transformer Haïti et personne d’autres. Notre destin est entre nos mains. Ne demande jamais aux autres de l’assumer pour vous.

 Etude du territoire haïtien, la présentation générale de l’agriculture en Haïti, l’agriculture mécanique et l’agriculture manuelle, L’historicité, les faiblesses, le disfonctionnement et les forces du secteur agricole en Haïti, le Développement économique local, la Contribution de l’agriculture dans le Développement économique Local, développement local aménagement territorial, les différents modèles de développement économique local.

 V

C’est la situation chaotique du secteur agricole en Haïti actuellement qui me porte à écrire cet ouvrage. Car, la souveraineté d’un pays est d’abord alimentaire. Un pays est indépendant et souverain quand il peut subvenir à ses propres besoins (surtout besoins élémentaires). Selon le dictionnaire www. toupie.org : "La souveraineté alimentaire est le droit des peuples, des communautés et des pays de définir, dans les domaines de l'agriculture, du travail, de la pêche, de l'alimentation et de la gestion forestière, des politiques écologiquement, socialement, économiquement et culturellement adaptées à leur situation unique.

La souveraineté alimentaire est le droit d’un pays de définir sa propre politique agricole et alimentaire, de protéger et réglementer sa production et de déterminer son degré d'autonomie alimentaire, dans des conditions de travail et de rémunération décentes.

Considérant que le rôle des paysans est de nourrir en priorité leurs concitoyens, la souveraineté alimentaire nécessite le développement et la protection d'une agriculture familiale et des marchés de proximité moyennant, si nécessaire, des protections tarifaires.

Au-delà de la sécurité alimentaire, la souveraineté alimentaire accorde une importance particulière aux conditions sociales et environnementales de production des aliments. Elle vise un accès plus équitable aux terres cultivables par les paysans et prône des techniques agricoles qui favorisent leur autonomie.

Cela montre combien le secteur agricole de notre pays actuellement est vulnérable vu que nous dépondons des autres.

La production nationale avait connu une protection jusqu’au début des années 1980 par des barrières douanières particulièrement élevées sur certains produits stratégiques. Le gouvernement subventionnait également quelques produits de première nécessité à l’époque, ce qui permettait de les proposer à la vente à un moindre coût et donc aux personnes pauvres d’y accéder plus facilement.

Ainsi, la production nationale parvenait à satisfaire la demande interne pour plusieurs produits agricoles, particulièrement ceux les plus couramment consommés, et le prix des matières courantes ou stratégiques était en partie contrôlable.

En 1986-1987, dans le cadre d’un plan d’ajustement structurel, les autorités haïtiennes ont abaissé les barrières douanières, de sorte que le marché national a très vite été envahi par des produits étrangers hautement subventionnés, notamment en provenance des États-Unis. Le riz est à la base de l'alimentation haïtienne. Pour Esther Vivas, «le marché haïtien du riz est un cas emblématique de la dérégulation capitaliste.

Suite à un programme signé avec le FMI

en 1995, les droits de douanes sur le riz passent de 35% à 3%. Le riz de Miami venant des États-Unis, inonde le marché haïtien si bien que ce petit pays atteint la place dans le classement des importateurs de riz états-unien. La chute des droits de douane a provoqué la décapitalisation des petits paysans,

ce qui a transformé le pays, autosuffisant jusqu’au début des années 1980, en importateur de riz. En 2008, Haïti importe 82 % de sa consommation de riz. De plus, Haïti est membre de l'OMC. La libéralisation des échanges est le cheval de bataille de cette organisation internationale née en 1995 pour compléter le duo FMI/Banque mondiale et accentuer la déréglementation de l’économie. Dans la théorie, il y a les droits de douane consolidés et les droits de douane appliqués. Il y a donc une possibilité laissée à l'État pour accroitre les droits de douane, au moins jusqu'aux taux consolidés qui imposent la limite maximale. Voilà pour la théorie. Dans la pratique, même si des pays ont des taux consolidés de 50% pour le riz par exemple, rien n'empêche le gouvernement d'appliquer un taux effectif de 3%. Le gouvernement n'est pas autorisé à subventionner ces produits. Cependant, les pays industrialisés comme les USA subventionnent leurs produits agricoles à coup de milliards de dollars, ce qui leur permet de les exporter à un prix inférieur au coût de revient dans la majorité des pays comme le notre.

Par exemple, Les conséquences néfastes de l’installation d’une zone franche dans la plaine de Maribahoux, au plan socio-économique et environnemental.

Sur le plan socio-économique, la zone franche établie dans la plaine de Maribahoux peut :

- provoquer la faillite de l’exploitation agricole en diminuant la production agricole.

- occasionner de lourdes pertes pour l’économie paysanne ;

- hypothéquer le développement touristique avec le risque de polluer toute la cote Nord-Est d’Haïti ;

 Sur le plan environnemental, l’intervenant a noté que :

 - le problème de stockage de l’huile usée provenant des usines de sous-traitance établies dans la plaine, peut produire des conséquences néfastes pour l’écologie de la zone ;

- la température peut être augmentée de 3 à 6% et occasionner des pluies acides dans la région ;

-Il y a quoi à se soucier pour les risques d’un épuisement au sein de la nappe phréatique

-L’agriculture est la première branche d’activité économique d’Haïti depuis 209 ans, en termes d’emplois et de création de richesses. Plus de 50% des Haïtiens sont dans l’agriculture. Sur chaque 100 gourdes de revenu créé, 30 gourdes proviennent de l’agriculture.

 Il faut signaler, depuis 209 ans, ce secteur est exclu dans les politiques publiques. On a enregistré un délaissement de la production nationale au profit des importations. Il en est résulté un découragement des secteurs privé et paysan à investir dans l’agriculture.

VI

Permettez-moi de commencer en répétant les lignes directives d'Anténor Firmin dans son célèbre ouvrage Monsieur Roosevelt, président des États-Unis et la République d'Haïti :
«Dans tous les pays, dans toutes les races, le progrès ne s'effectue, ne se réalise, ne devient tangible que lorsque les couches sociales inférieures, qui forment toujours la majorité tendent à monter, en intelligence, en puissance, en dignité et en bien-être. Là où la politique, dite éclairée, ne consisterait qu'à perpétuer l'infériorité de ces couches, formant l'assise même de la nation, en exploitant leur ignorance, il n'y a point de progrès possible.»

Les dirigeants doivent montrer leur preuve de capacité de gouverner mieux ce pays qui était et qui est toujours au pilori, de mieux faire prévaloir leur responsabilité respective et donner le meilleur d’eux-mêmes.

Les dirigeants doivent faire leur mieux de ne pas exclure les paysans. Ils doivent éviter :

- une surexploitation des paysans avec un modèle d’autoritarisme ;

- un pays qui fonctionne suivant des modèles occidentaux privilégiant les denrées d’exportation.

 

La réalité d’exclusion des couches paysannes dans ce pays est critique :

- 5% seulement du budget national est alloué au secteur agricole. Sur chaque 100 gourdes, seulement 2.38 sont destinées à l’agriculture, selon les derniers budgets du pays ;

- Les taxes et les impôts ne sont pas redistribués aux paysans ;

- L’Etat est hyper concentré dans les villes, principalement à Port-au-Prince.

Nous demandons aux autorités compétentes de penser au secteur agricole cahotique, de réfléchir aux conditions infra-humaines, à la pauvreté qui ne cesse de grandir.

Nous espérons quelque chose de meilleur. Nous voudrions voir quelque chose d’autre. C’est plus le temps des promesses. Nous ne demandons pas le changement. Aujourd’hui, nous recherchons une amélioration

 VII

Jeunes d’Haïti, Avec le bout du doigt, vous avez encore la chance de changer le destin de votre pays et le monde est devant vous. C'est un privilège de mettre votre talent et votre savoir-faire au service de votre environnement et de participer au développement économique de votre localité. Evidemment, il faudrait pouvoir le faire quand on dispose encore de toutes vos forces. Ce sont les jeunes de ce pays qui doivent se mettre résolument au travail, parce qu’ils constituent "le fer de lance d’Haïti". Les vieux par contre ont perdu une bonne partie de leur force vitale et il ne leur reste plus qu'à exprimer de leurs déboires face à la vulnérabilité de ce pays. Â«  Si les jeunes avaient déjà de l’expérience, si les vieux avaient encore de la force, ce serait un pays idéal Â».

Les jeunes sont l’avenir d’Haïti. C’est le noyau dur de la société haïtienne. Il n’y a pas de patrie, pas de citoyenneté et pas de futur pour Haïti sans sa jeunesse. Quel doit être alors son comportement pour qu’elle puisse répondre effectivement à l‘idée que l’on se fait généralement d’une jeunesse avisée. Il faut se soucier de savoir comment est la jeunesse haïtienne face aux menaces d’acculturation qu’on observe aujourd’hui. Il nous faut avoir une jeunesse qui sache reconnaitre les valeurs nationales, qui ne rejette pas sa culture, une jeunesse éduquée à la citoyenneté.

Je veux laisser à la jeunesse haïtienne l’apprentissage de la citoyenneté. De quel apprentissage, je veux lui inculquer?

- Est-ce une affaire d’attitude, de savoirs, d’identité, de valeurs propres, de compétences ?

Où et comment apprend-on la citoyenneté aux jeunes haïtiens? Quelle est la part de l'éducation délibérée et celle de la socialisation implicite ?

  1. Il nous faut une école haïtienne pouvant       jouer son plein rôle aujourd’hui, sciemment ou involontairement, par l'enseignement ou par le curriculum dans la formation des jeunes haïtiens.
  2. J’envisage une plus grande prise pédagogique et didactique sur cet apprentissage via L'enseignement - L'éducation pour une jeunesse éclairée et avisée capable d’assurer le lendemain meilleur de ce pays.

 VIII

Petite biographie

Je suis né au nord d’Haïti le 16 décembre 1981, à Limbé.

-Ancien professeur au Lycée Alexandre Pétion, aux collèges Saint-Etienne, Sacré cœur, John Wesley du Cap-Haitien.

- Enseignant et chercheur chargé d’assurer des cours à l’Université d’Etat d’Haïti

-Ancien

- Ancien Professeur de diverses Ecoles commerciales de Pétion –Ville

J’ai fait une formation en Economie, en Droit à l’Université d’Etat d’Haïti et un cycle long de deux ans à l’ENAF. Etudié à EF LONDON. Diplômé en France à l’Université de Poitiers en Master II Recherche en Aménagement territorial et développement économique local. Diplômé à l’IPAG avec Science Po. Actuellement, Inscrit en doctorat à Paris VIII en Administration Politique.

 Mot de la fin

J’adresse mes sincères remerciements a Tout Haiti qui m’ont donné cette opportunité de présenter mon ouvrage au public haïtien et profite l’occasion pour saluer votre professionnalisme, votre dynamisme et votre esprit de rigueur.

 P.S : Site de l’ouvrage : www.edilivre.com

Walky Louis

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