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Les Six Minutes de Silence du Président JoMo
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- Catégorie : Actualités
- Publié le jeudi 22 novembre 2018 18:06
Il y avait un silence assourdissant dans la salle. Un silence insoutenable. Flanqué de ses mignons et de sa garde prétorienne, le président sortant parlait sur un ton autoritaire aux caméras étonnées de la TNH. Il montrait des dents acérées, efficaces contre les bananes mûres. Sa bouche se remuait dans le vide et laissait voir sa langue fourchue de menteur du petit matin dont le bonjour n’est pas véritable. En lieu et place d’une apparence de pensée, c’était du vent. Des vapeurs éthyliques qui sortaient de la calebasse de sa tête. Ses doigts longs d’inculpé disaient davantage que sa bouche.
C’était surréel. C’était à n’y rien comprendre.
Les mots sortaient de sa luette et de son…palais, mais ils étaient vides, aphones, babéliques, anachroniques. On dirait qu’un technicien malicieux (prenant le président pour un nouveau Bouki) avait réduit le volume de la retransmission télévisée à moins infini.
A chaque mot insensé, à chaque phrase creuse, il fouillait et cafouillait dans l’abime de l’absence.
A chaque mot, il se faisait du mal. A chaque mot, il se frayait la…voie vers la porte de sortie du Ciné Palace où, enfant, je lisais autrefois : « Au-delà de cette limite, votre ticket n’est plus valable ! »
Castro Desroches
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Les Six Minutes de Silence du Président JoMo
Il y avait un silence assourdissant dans la salle. Un silence insoutenable. Flanqué de ses mignons et de sa garde prétorienne, le président sortant parlait sur un ton autoritaire aux caméras étonnées de la TNH. Il montrait des dents acérées, efficaces contre les bananes mûres. Sa bouche se remuait dans le vide et laissait voir sa langue fourchue de menteur du petit matin dont le bonjour n’est pas véritable. En lieu et place d’une apparence de pensée, c’était du vent. Des vapeurs éthyliques qui sortaient de la calebasse de sa tête. Ses doigts longs d’inculpé disaient davantage que sa bouche.
C’était surréel. C’était à n’y rien comprendre.
Les mots sortaient de sa luette et de son…palais, mais ils étaient vides, aphones, babéliques, anachroniques. On dirait qu’un technicien malicieux (prenant le président pour un nouveau Bouki) avait réduit le volume de la retransmission télévisée à moins infini.
A chaque mot insensé, à chaque phrase creuse, il fouillait et cafouillait dans l’abime de l’absence.
A chaque mot, il se faisait du mal. A chaque mot, il se frayait la…voie vers la porte de sortie du Ciné Palace où, enfant, je lisais autrefois : « Au-delà de cette limite, votre ticket n’est plus valable ! »
Castro Desroches