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Le totalitarisme grimaçant...ordonne à la journaliste Liliane Pierre Paul de révéler sa source

armee-haiti-martelly-equateur-1Michel Martelly et sa milice rose

Aujourd'hui, le totalitarisme tente de se réinstaller dans toute sa laideur et sa médiocrité en Haïti. Un juge d'instruction et un doyen de tribunal civil qui exécutent les basses œuvres du pouvoir exécutif à bout de souffle se sentent autoriser d'enjoindre la journaliste indépendante Lilianne Pierre-Paul de radio Kiskeya à révéler sa source sur une information tout à fait véridique qu'elle a diffusée. Ces hommes qui dans tout pays qui se respecte seraient derrière les barreaux trouvent moyen aujourd'hui de qualifier d'outrage à magistrat le fait que la respectable journaliste ait diffusé une information confirmée par le Secrétaire Général du Barreau de Port-au-Prince et relayée par d'autres média de la capitale. Il s'agit en effet de la radiation de dix ans du Barreau du juge d'instruction Bélizaire, sanction prise contre ce juge qui, par ses actes et comportement, avilit la profession d'avocat dans le pays (voir la résolution du Barreau de Port-au-Prince).

En effet, ce doyen de tribunal de son côté est aussi impliqué dans le guet-apens tendu par le pouvoir exécutif au juge Jean Serge Joseph qui enquêtait sur les détournements et malversations des proches de l'Exécutif et qui a succombé aux pressions et menaces exercées contre lui (voir la résolution de la commission d'enquête du Sénat de la République sur la mort suspecte du juge Jean Serge Joseph).

Récemment, le pouvoir exécutif a aussi intimé l'ordre à la police nationale qu'il tente de vassaliser de mettre fin brutalement à un sit-in, manifestation pacifique, qu'organisait le mouvement patriotique d'opposition démocratique (MOPOD) devant le ministère de la justice pour exiger la libération des prisonniers politiques détenus au pénitencier national. Cette même police nationale que le pouvoir exécutif instrumentalise disperse systématiquement les manifestations pacifiques qu'organisent les forces sociales et politiques du pays qui veulent faire entendre et passer leurs revendications. En les réprimant, il n'y a pas meilleur moyen de radicaliser ces mouvements citoyens qui réclament plus de démocratie et de mieux-être dans cette misère déshumanisante qui sévit dans le pays.

Plus près de nous encore à "Port-Salut", ce même pouvoir exécutif a jugé nécessaire de libérer sans enquête un citoyen détenteur de substances narcotiques tout en menaçant de révocation un commissaire du gouvernement qu'il accuse d'abus de pouvoir pour l'avoir arrêté et transféré à un juge d'instruction. Ce commissaire après avoir arrêté ce citoyen réputé proche du Président de la République et suspecté de trafic de stupéfiant, le transféra à une juridiction de jugement...

Il convient de rappeler quand ce pouvoir s'est cru autorisé d'arrêter un député en fonction, de sanctionner un artiste qui a osé produire une meringue carnavalesque qui ne l'encensait pas, de libérer un de ses partisans qui avait assassiné un commerçant de "Malpasse" et réprimander des journalistes de media indépendants qui interviewait le Président...

La liberté d'expression et la liberté de presse sont plus que menacées, elles sont attaquées. Face à l'arbitraire, les haïtiens et haïtiennes sont interpellés aujourd'hui et se doivent de donner une réponse pertinente à ces apprentis-dictateurs pour que plus jamais nous ne retournions au « silence des cimetières » et « au temps de se parler par signe ».

Dr Dunois Erick Cantave
Port-au-Prince, le 17 septembre 2013
KONAKOM: Le parti politique moderne pour le renouveau d'Haiti

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