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Interdiction diplomatique: Martelly trop nu pour aller à l'Onu?
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- Publié le vendredi 27 septembre 2013 17:06
Qu'on se le dise, le président Martelly n'est plus le même homme. Il a réellement changé. Le changement c'est maintenant. Que les mauvaises langues se taisent. Haïti est devenue sa priorité. A en croire le porte-parole, Lucien Jura, le dialogue politique est plus important qu'une intervention à la tribune des Nations-Unies à l'occasion de la 68e Assemblée Générale. Les gains (per diem sans plafond selon des aveux du Secrétaire Général du Palais National), les honneurs (prises de photos/vidéos et rencontres éventuelles avec les puissants de ce monde (Obama , Hollande, Pape Benedicto, roi Juan Carlos, etc.) sont devenus tout à coup aux yeux de l'artiste Sweet Micky/Président d'Haiti, pertes et chimères. Friand des moindres rendez-vous à l'étranger, le chef de l'Etat réputé pour être un pigeon voyageur décline aujourd'hui à la surprise générale une invitation « pour la première fois ». Pas la moindre: Assemblée Générale de l'ONU. Big show politique mondiale. Visibilité maximale.
L'année dernière c'est le nouveau président de la République voisine qui lui a volé la vedette: Danilo Medina et son épouse sont reçus par Barak et Michelle Obama (25 septembre 2012, 67e session générale de l'ONU ). Photo (lien ci-dessous) obtenue par Danilo Medina un mois et quelques jours après son installation comme président en République Dominicaine. Une photo identique est le rêve le plus convoité par Martelly mais Obama fait la sourde oreille et son mépris de Tèt Kalé continue... A qui la faute? ( http://www.elcaribe.com.do/2012/09/25/danilo-esposa-reunen-con-obama-michelle)
Un audit d'une firme indépendante pourrait démontrer que le chef de l'Etat, depuis sa présidence, a passé plus de jours à l'étranger qu'au pays. Qu'on se le rappelle à chaque crise institutionnelle (ratification de premier ministre, arrestation du député Arnel Bélizaire, formation du CEP, CSPJ, soumission au parlement du Projet de loi électorale du CTCEP, etc), le président Martelly s'envole pour l'étranger et parfois en catimini , comme récemment en Surinam pour pas que ça polémique. Un tour du monde en trois (3) ans de pouvoir, le numéro 1 de l'exécutif a prouvé qu'il n'avait pas le mal de l'air. La vie est plus belle en altitude. Combien de rencontres internationales ont été annulées ou restées sans réponses à cause de ses déplacements répétés à l'extérieur. Serait-ce un problème avec le trésor public où les fourgons de la BRH sont en retard, surtout le rapport sur le budget 2013-2014 a été rejeté par le sénat? Non, le premier ministre Lamothe s'est déplacé dimanche dernier avec son ami fidèle Wenceslas Lambert et toute une suite. Le président aurait-il des problèmes de santé, embolie pulmonaire? Non, jusqu'aux dernières nouvelles, notre président se porte bien. Il poursuit sa tournée politique aux frais de l'état pour promouvoir la candidature de certains clochards gratuitement sur la télévision de l'état. Le dialogue à sens unique se poursuit. Priorité à droite. A gauche, on ne veut pas céder le passage. Trafic perturbé. Embouteillage monstre. Brouillard. Carambolage. Circuler y a beaucoup à voir. Même trop.
Déshabillé, démasqué ou mis à nu par la classe politique, la société civile organisée et par quelques parlementaires de l'opposition, à cause de ses multiples dérives antidémocratiques, des scandales à répétition (affaire juge Serge Jean Joseph et une mise en accusation en mode pause; clameur publique sur des dossiers relatifs au trafic de drogue concernant certains de ses alliés; dans le Sud, un proche du président après avoir « porté assistance à drogue en danger » a été épinglé par la justice puis libéré sur pression du pouvoir, etc.). Indépendance judiciaire asphyxiée. La PNH perd son air de panache. Martelly déçoit ses meilleurs alliés de l'international. Il aurait fragilisé la branche sur laquelle il s'est longtemps reposé. Sa mauvaise foi de paralyser la vie institutionnelle devient flagrante.
Néanmoins, Martelly demeure le mal nécessaire pour les amis de « Assistance Mortelle ». Que faut-il retenir ou comprendre de l'absence du président haïtien à l'ONU? Démarche volontaire ou « interdiction diplomatique »? Les satellites ont-elles trop parlé? Comme disait Daniel Supplice, son ancien Ministre du MHAVE, serait-il redevenu pas fréquentable? Si réellement les raisons non dévoilées sont ce qu'elles sont, l'équipe Tèt Kalé peut dire comme dans le film Apollo 13: « Allo Houston, nous avons un problème!/Hello Houston we got a problem. » Et ce n'est pas la rencontre avortée pour des raisons inavouées entre le Premier Ministre Lamothe et la communauté haitienne à New York qui résoudra le problème.
Dieudonne Saincy. DS
journaliste
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