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Le secteur ultra-nationaliste dominicain met le gouvernement Medina dans ses petits souliers

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S'il faut accorder le bénéfice du doute à l'administration Medina suite aux accusations selon lesquelles elle serait de mèche avec les secteurs qui ont poussé la cour constitutionnelle dominicaine à enlever la nationalité aux Dominicains d'origine haïtienne qui participe à la vie politique, sociale et économique du pays depuis 4 générations,, elle se doit cependant de réagir pour prendre ses distances d'avec le secteur nationaliste réputé proche de l'ancien président Leonel Fernández, et qui est accusé d'être cette disposition qui viole toutes les chartes internationales signées par la République dominicaine

Pour beaucoup de secteurs, il est clair que la décision de la cour constitutionnelle, est le résultat de l'offensive du secteur nationaliste anti-haïtien auprès de l'exécutif et d'autres entités du pouvoir dominicain.

C'est le secteur nationaliste qui est encore en train d'opérer, après avoir connu la déception l'année dernière, lorsque le secrétaire général de la force nationale progressiste (FNP) et directeur de l'Immigration, Jose Ricardo Taveras, avait proposé l'exclusion des élèves nés de parents haïtiens sans papier, du système scolaire dominicain.

Le tollé et l'avalanche de réactions provoqués par cette proposition dans différents secteurs de la société dominicaine, avaient conduit à son échec.

La ministre d'alors de l'Education s'était réunie avec d'autres secteurs pour favoriser l'obtention de documents pour ces élèves qui n'avaient donc pas été exclus du système.

Cette fois, les nationalistes sont allés au plus haut niveau de la justice dominicaine et ont pris la décision d'une révision générale du système d'Etat civil dominicain de 1929 à date, dans le cadre d'un processus de dénationalisation de dominicains d'origine haïtienne, formellement enregistrés, mais qui, selon leurs critères ne seraient plus habilités à jouir de la nationalité dominicaine, à cause de la situation migratoire de leurs parents.

Cependant, cette disposition discriminatoire ayant tout l'air d'un nettoyage ethnique, a fait bondir de nombreux experts dominicains en droit constitutionnel qui ont relevé dans différentes clauses du verdict, de flagrantes violations de la constitution et de nombreuses conventions internationales signées par la RD.

Ils ont dénoncé le caractère rétroactif de cette décision judiciaire, et démontré son inapplication.

Plusieurs secteurs ont déclaré voir la main des autorités gouvernementales dans la décision de la cour constitutionnel, notamment en raison du conflit lié aux mesures d'interdiction d'importation d'œufs et poulets, prises par les autorités haïtiennes.

D'autres secteurs pensent cependant que l'administration Medina devrait avoir le bénéfice du doute, compte tenu des distances dont on dit que le chef de l'Etat prend d'avec le secteur nationaliste très proche de l'ancien président Léonel Fernández .

Ainsi donc, la récente disposition de la Cour mettrait le président Medina dans une situation extrêmement embarrassante dans les relations avec Haïti, au moment justement où des démarches sont en cours entre les secteurs privés des deux pays pour trouver une issue aux différends économiques, notamment dans l'affaire des œufs et poulets.

Pour de nombreux analystes des relations haïtiano-dominicaines, si les Dominicains, plus précisément les ultra-nationalistes, veulent causer de nouvelles blessures aux Haïtiens, ils ont choisi cette fois une "arme chimique", donc non conventionnelle et susceptible de se retourner contre eux.

S'il n'y a rien en vue de façon nette et claire pour le moment dans la recherche de solutions à la bombe de la cour constitutionnelle dominicaine, ce à quoi on devrait s'attendre immédiatement, c'est une prise de position officielle du gouvernement dominicain.

Bien que le tribunal constitutionnel soit la plus haute instance judiciaire dominicaine, et bien qu'elle soit couverte par la constitution, l'impact de sa décision sur la société dominicaine, fait qu'une décision s'impose et devrait être imminente

En effet, suite à la visite d'une délégation du Sénat haïtien à Santo-Domingo, les deux chambres hautes ont décidé de la création d'une commission mixte pour la recherche d'une solution à cette situation.

Le président du sénat dominicain, Reynaldo Pared Perez n'a pas écarté la possibilité d'une action législative pouvant conduire à une sortie de crise.

Cette solution dépendra aussi en grande partie de l'offensive diplomatique que les autorités haïtiennes mèneront auprès des organismes multilatéraux compétents.

Cette affaire toute douloureuse qu'elle soit, offre une opportunité aux autorités haïtiennes de se refaire une image suite aux nombreuses accusations de complicité de corruption avec des secteurs dominicains, notamment dans la question de pots-de-vin liés aux contrats douteux passés avec des firmes dominicaines après le séisme et aussi sur la question du financement de la dernière campagne présidentielle haïtienne par des officiels dominicains..

ahp

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