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Défaite cuisante pour Michel Martelly - Refus de l’opposition de répondre à sa convocation
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- Publié le mercredi 14 août 2013 12:45
Elections, dialogue...Un grand refus pour Martelly
Par Robenson Geffrard --- Les principales organisations politiques du pays décident de boycotter l'invitation du chef de l'Etat à participer mercredi à un dialogue sur la tenue des prochaines élections. Ces structures appellent Michel Martelly à changer ses façons de faire avant de penser à dialoguer avec elles...
L'appel au dialogue du président de la République sur la tenue des prochaines élections ne fait pas bonne recette du côté des principales organisations politiques du pays. Les unes plus acerbes que les autres et chacune en ce qui la concerne, explique au chef de l'Etat la raison pour laquelle elle ne sera pas avec lui ce mercredi à l'hôtel Karibe Convention Center pour parler compétition électorale. En somme, elles ne font pas confiance au premier mandataire de la nation.
Fanmi Lavalas, plus tranchant que jamais
Directe et précise, l'organisation politique de Jean-Bertrand Aristide ne va pas par quatre chemins pour faire savoir à Michel Martelly que son administration ment à la population, persécute les leaders de l'opposition et ne respecte pas les droits individuels... « Le dialogue ne marche pas dans la violation des droits humains, le mensonge, les persécutions politiques... », a fulminé Maryse Narcisse, l'un des responsables de Fanmi Lavalas, en guise de réponse à l'invitation du chef de l'Etat.
« Nous ne pouvons pas répondre présent à cette invitation, a-t-elle poursuivi dans une note de presse, parce que les conditions de notre participation ne sont pas réunies. Nous n'aurons aucun représentant à cette rencontre et Fanmi Lavalas n'autorise personne à prendre la parole en son nom. »
Le Dr Narcisse a rappelé qu'au mois d'août de l'année dernière, Fanmi Lavalas avait déjà répondu à une invitation pour dialoguer, « mais qui, au fait, n'était qu'un monologue et n'avait accouché d'aucun résultat. Nous sommes toujours prêts à dialoguer dans le respect mutuel et dans la vérité ».
« L'heure est grave Monsieur le président », l'OPL dixit
Dans une lettre ouverte au locataire du palais national, l'Organisation du peuple en lutte (OPL) a non seulement fait savoir à Michel Martelly qu'elle ne répondra pas à son invitation, mais a également été surprise d'apprendre que le thème de réflexion de cette rencontre convie à un « Dialogue sur les élections », « alors que, de l'avis général, le pouvoir n'y pense guère. En outre, la conjoncture est dominée par beaucoup de points qui attisent les conflits internes et maintiennent la population dans le plus grand désarroi. »
« Monsieur le président, le comité exécutif de l'OPL vous informe, au cas où vos conseillers n'auraient pas pensé à vous le dire, que la conjoncture ne se prête pas à un simple « Dialogue sur les élections » et que l'heure est grave. Monsieur le président, le temps presse et la crédibilité nécessaire à tout dialogue national semble s'évaporer de jour en jour. En d'autres termes, sous peu, pour utiliser la langue de Shakespeare, "time will be over", lit-on dans cette lettre.
Le coordonnateur général de l'OPL, qui a signé cette lettre, a rappelé à M. Martelly que, depuis son accession à la présidence, le 14 mai 2011, la vie politique du pays est rythmée par des scandales en cascade. « Le processus de normalisation institutionnelle n'est pas entamé jusqu'ici et le vide institutionnel, Monsieur le président, ne va pas sans son pendant : l'anarchie et le chaos », a souligné Sauveur Pierre Etienne.
« La situation est trop préoccupante pour ça », Fusion
Le Parti Fusion des sociaux-démocrates (FUSION), qui a décidé également de répondre au chef de l'Etat dans une lettre ouverte, a indiqué que l'organisation politique se trouve dans l'obligation de ne pas participer à la rencontre pour la simple et bonne raison qu'elle ne croit pas que la démarche que le président propose permettra de sortir notre pays de l'impasse dans laquelle il se trouve.
« En considérant le climat délétère qui a entouré la publication des amendements à la Constitution, la formation du Collège transitoire du Conseil électoral permanent (CTCEP), le traitement réservé au projet de loi électorale élaboré par le CTCEP et votre entêtement à vouloir nommer personnellement un directeur général pour une institution électorale indépendante, organisme que les constituants ont voulu indépendant du pouvoir exécutif, le directoire du parti croit que la situation est trop préoccupante pour que l'on perde du temps dans des opérations de communication. Les crises multiples auxquelles nous sommes confrontés menacent la stabilité du pays et risquent de prendre une forme antagonique, voire violente », selon un extrait de la lettre.
« Martelly veut se substituer au CTCEP », MOPOD
La position du Mouvement patriotique de l'opposition démocratique (MOPOD) qui regroupe une quinzaine d'organisations politiques comme le PNDPH, le RDNP, la KID, le PLH, le PDCH, le PLB, le MOCHRENA, le MRN, était connu d'avance. Il ne participera pas à la rencontre avec le chef de l'Etat. Selon Turneb Delpé, l'un des leaders de cette structure, en faisant cette invitation, le président Martelly veut se substituer à l'institution électorale.
Au cours d'une conférence de presse mardi, les membres du MOPOD ont fait plusieurs considérations sur l'administration Martelly/Lamothe pour justifier leur position. La volonté du chef de l'Etat à utiliser la loi électorale de 2008 pour organiser les élections, les conclusions du rapport de la commission d'enquête sénatoriale sur le décès du juge Jean Serge Joseph qui recommande la mise en accusation du président Michel Martelly, du Premier ministre Laurent Lamothe et du ministre de la Justice, Jean Renel Sanon, sont, entre autres, les points avancés pour asseoir leur position.
Parallèlement, les membres du Consortium, une plateforme politique pro-gouvernementale qui réunit une quinzaine de partis à tendance ''Tèt kale'', se voient déjà à l'hôtel Karibe en train de discuter avec le chef de l'Etat sur l'organisation des prochaines élections. Parmi ces organisations, on peut citer, entre autres, Repons peyizan, Vwazinaj, UCCADE, Solidarite, MUR, KLE, MDRH, PLEH, JPR, PAPP, OLAHH, ADRENA, PL...
Robenson Geffrard
Source: Le Nouvelliste
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