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"N ap bat yo", rétorque Martelly à ses opposants
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- Publié le mercredi 2 octobre 2013 17:04
Le chef de l'Etat n'a pas apprécié les manifestations organisées à Port-au-Prince et au Cap-Haïtien par l'opposition politique le lundi 30 septembre. Pour la rentrée officielle des classes, Michel Martelly a lancé des flèches contre tous ceux qui le critiquent ou réclament sa démission.
« N'ap bat yo » (ils seront vaincus). Cette tirade, Michel Martelly l'a lancée au moins quatre fois, le mardi 1er octobre, à l'endroit de ceux qui réclament sa démission ou qui ont manifesté la veille dans les rues contre le pouvoir. « Ceux qui incitent la population au trouble seront vaincus, a insisté Michel Martelly, qui lançait officiellement la rentrée des classes à l'école nationale République des Etats-Unis. La connaissance, le bien et le bon sens l'emporteront sur le mal, sur l'anarchie. Avec le désordre, on ne fait que détruire. Ce sont des gens qui sont jaloux de notre travail, de voir des enfants aller à l'école gratuitement. »
Malgré des critiques contre le programme d'éducation gratuite du gouvernement, le président de la République s'en fout. Il remet encore en question le travail de ses prédécesseurs et ceux de l'opposition. « Le programme, c'est comme un bébé qui fait ses premiers pas, a indiqué Michel Martelly, visiblement agacé par les critiques. Si 30 ans de cela, le programme était déjà mis sur pied, aujourd'hui ça irait mieux. Mais c'est nous qui prenons l'initiative. Bien sûr qu'il y a certains problèmes à résoudre, mais nous sommes certains d'être sur la bonne voie. »
« Le fait de n'avoir rien fait durant les dernières décennies a ouvert la voie à un simple musicien qui est devenu président de la République, a poursuivi le chef de l'Etat. Nous avons offert l'éducation, et c'est ce que nous sommes en train de mettre en place. Ceux qui sont en face de nous n'offrent rien de mieux. Ils ne proposent rien, ce sont des jaloux. Notre arme, c'est l'éducation gratuite pour les enfants. Se ak sa n ap bat yo », a insisté Michel Martelly dans une salle de classe devant un parterre d'écoliers qui sont à leur premier jour de classe.
Accompagné du ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle, Vanneur Pierre, le président de la République s'est montré plutôt satisfait de la rentrée des classes, qui aurait dû avoir lieu depuis le 3 septembre. « Cette année encore, la rentrée s'annonçait difficile, mais nous avons voulu nous assurer qu'elle se fasse dans de meilleures conditions », a expliqué Michel Martelly, soulignant qu'1 milliard 500 millions de gourdes ont été décaissées pour préparer la rentrée des classes.
Selon lui, l'Etat a dans ses caisses 2 milliards 500 millions de gourdes disponibles pour le programme d'éducation gratuite pour l'année académique 2013-2014. « Plus de 700 000 kits ont été distribués, plus de 3,3 millions de livres scolaires subventionnés à 70%. C'est de la bonne nouvelle. J'ai vu plus de 11 lycées construits dans le Nord. Plus de 500 écoles ont été construites ou réhabilitées (écoles nationales et communautaires) dans le pays... Nous voulons que tous les enfants aient accès à l'éducation. C'est ce que nous offrons. Se ak sa n ap bat zòt », a accentué un Michel Martelly très polémique qui a invité les enfants à prendre leur apprentissage au sérieux.
« L'école est la meilleure voie, a-t-il lancé. On ne peut même pas parler de chance, mais aller à l'école est une opportunité. En choisissant d'y aller, on peut devenir président, sénateur, député, ingénieur, agronome... »
Avec ce message pour les enfants, le chef de l'Etat voulait revenir à nouveau sur la mobilisation de l'opposition politique qui a mis plusieurs milliers de manifestants dans les rues à l'occasion des 23 ans du coup d'Etat de 1991. « Dans la démocratie, n'importe qui peut souhaiter n'importe quoi, a réagi Michel Martelly. Dans la démocratie, on connait les principes. Le président de la République est élu pour cinq ans, ''sof si l ap fè dezòd''. Mais je ne pense pas que le programme d'éducation gratuite pour les enfants est un désordre. »
« Nous avons un programme, eux, ils n'ont rien, a poursuivi Michel Martelly. Nous allons continuer à les vaincre jusqu'à ce qu'ils ne trouvent plus de pneus pour dresser des barricades enflammées dans les rues ou des jeunes pour les incendier pour eux. Nous allons continuer à former les jeunes pour qu'ils ne restent plus dans la rue. Nous misons sur l'éducation, et une meilleure Haïti est possible. Et c'est à travers l'éducation que cela est possible. »
« Elections ou démission » reste toutefois l'un des slogans de certains secteurs de l'opposition. Michel Martelly estime qu'il n'est pas responsable pour le moment si des élections ne sont pas organisées. « Je n'ai rien à voir avec l'organisation des élections, a-t-il soutenu. Au contraire, j'ai acheminé tous les documents au CTCEP et au Parlement. Je n'ai rien entre mes mains qui pourrait être considéré comme une sorte de blocage. »
Questionné sur la récente décision de la Cour constitutionnelle dominicaine d'annuler la nationalité dominicaine des descendants haïtiens nés sur l'autre partie de l'île, le chef de l'Etat n'a pipé mot. Il a préféré grimacer. A sa sortie de l'école, après avoir distribué des kits, la même question lui a été à nouveau posée. Le président a fait la sourde oreille. Jusqu'à ce qu'un agent de sa sécurité rapprochée ait sauvagement agressé Rodrigue Lalanne, un journaliste de radio Kiskeya qui continuait à poser la même question. C'est le premier à être victime du mot "bat" du président.
Valéry DAUDIER
Source: Le Nouvelliste
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