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Leslie Péan: (degi) Seul un discours critique sur le créole haïtien peut aider ses véritables défenseurs à dresser les balises capables d’en empêcher une dénaturation

leslie-pean-economisteLeslie Péan Economiste Historien

Marasme économique, transmission des savoirs et langues (6 de 6) (degi)

Par Leslie Péan, 7 Juin 2013  ---  Seul un discours critique sur le créole haïtien peut aider ses véritables défenseurs à dresser les balises capables d’en empêcher une dénaturation populiste. Dans le système qui prédomine chez nous depuis deux siècles, le faux a souvent triomphé sur le vrai pour des raisons bassement mercantiles. Et c’est par le biais de la dénaturation du vrai que cela se produit. Là est la note dominante de notre profond mal-être de peuple. Une tendance lourde qui s’exprime et s’enracine dans la conception du chen manje chen. Les droits naturels et fondamentaux sont réduits à néant. Le cynisme croissant des représentants de l'exécutif hypertrophie les prérogatives de ce pouvoir, qui parvient ainsi à fonctionner en dehors de la loi, au vu et au su de tous. Nou bon nan salope tout zefò, ce que nous pouvons faire en toute honnêteté. D’où le passage d’une maladresse sournoisement entretenue à la vocifération arrogante. Le tout sans le moindre réflexe de culpabilité.

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Leslie Péan: Thomas Jefferson disait « Confiner la peste dans son île » - Marasme économique, transmission des savoirs et langues (6 de 6)

Thomas Jefferson by Rembrandt Peale 1800Thomas Jefferson Les cinq premiers articles de cette étude ont examiné les dimensions structurelles et conjoncturelles du marasme économique dans lequel Haïti se débat depuis la proclamation de l’indépendance. Nous avons analysé les rôles successifs de la taxation sans représentation, de la haine des intellectuels, de la surtaxation de la paysannerie, de la dette extérieure, de la négligence, voulue ou inconsciente, manifestée par les gouvernements successifs à l’égard de l’instruction. Ce fragment continue l’analyse de l’interaction entre le marasme, le savoir et la question linguistique initiée dans la cinquième partie.

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Le commerce haïtiano-dominicain en chiffres

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Par Joseph Harold PIERRE * -- L'interdiction imposée par l'Etat haïtien d'importer des œufs et des poulets de la République Dominicaine a ravivé le nationalisme des deux côtés de la frontière. Le sentimentalisme a atteint son paroxysme : les invectives ont fusé de partout. L'ex-président Hipolito Mejia, se faisant porte-étendard de la fierté dominicaine, a rappelé aux haïtiens les bienfaits de ses compatriotes à leur égard, tout en les traitant d'ingrats. A cette fièvre du nationalisme, pas même le cardinal Lopez Rodriguez, la plus haute autorité de l'Eglise catholique sur l'ile, n'a été épargné, car il eut à déclarer que « Haïti fait passer la République Dominicaine pour ridicule (« mojiganga ») devant la communauté internationale ». Quant aux haïtiens, leur riposte ne s'est pas fait attendre. Certains ont souligné l'arrogance et l'hypocrisie dominicaine, et crié haut et fort qu'Haïti est souverain et qu'il ne revient pas à ses voisins de lui dicter une quelconque politique étrangère. Face à la contagion hâtive de cette fièvre nationaliste, beaucoup plus dangereuse que les grippes aviaire et H1N1, comme l'a tristement montré l'histoire de l'humanité, je me propose d'apporter quelques éléments pour un débat fructueux entre les leaders d'opinion des deux pays, et susceptibles d'améliorer les relations bilatérales, si elles sont prises en considération par les deux Etats.

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Marasme économique, transmission des savoirs et langues (5 de 6)

haiti-cafePar Leslie Péan, 28 mai 2013 ---  Les effets négatifs de la surtaxation du café et des bas prix payés aux cultivateurs ne se reflètent pas uniquement dans la baisse de la production de cette denrée. En effet, tandis qu’Haïti n’arrive pas à remplir le quota des 300,000 sacs de café de 60 kilos autrefois alloué par l’Organisation Internationale du Café, elle développe un commerce informel de cette denrée avec la République Dominicaine[1]. La contrebande de café progresse à cause des prix plus élevés payés hors douane par les acheteurs dominicains[2]. Par exemple, en l’an 2000, pendant qu’Haïti payait 0.22 $US la livre au producteur, la République Dominicaine payait 0.68 $US, soit trois fois plus. Selon les études de l’Instituto de Desarollo de la Economia Asociativa (Institut de Développement de l’Économie Associative), depuis le milieu des années 1970, chaque année, plus de 50,000 sacs de café en provenance d’Haïti sont importés informellement et réexportés par la République Dominicaine.

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Leslie Péan: Marasme économique, transmission des savoirs et langues (4 de 6)

edmond-paulEdmond PaulPar Leslie Péan, 24 mai 2013  ---  La fiscalité haïtienne a toujours pesé très lourd sur le paysan cultivateur. L’impôt sur le café, qui était de 2.30 piastres[1] en 1841, puis de 3 piastres en 1875, et de 4.80 piastres en 1876, constitue le principal l’obstacle au développement des campagnes. Là est le vrai sujet. La contribution fondamentale d’Edmond Paul réside dans le fait qu’il ne se laisse pas distraire par les soubresauts de l’actualité et va au cÅ“ur de l’iniquité qui accable Haïti. Les paysans sont surtaxés. Cette injustice économique systématique depuis l’indépendance était encore aggravée par les émissions anarchiques de papier-monnaie, dont la dévalorisation frappait durement le paysan. Ce dernier pouvait acheter de moins en moins de produits de consommation avec un papier-monnaie déprécié. Mais la révolution libérale de 1843 devait amener des lendemains plus prometteurs pour le cultivateur. Le 10 août 1843, les révolutionnaires d’alors, sous les pressions de la paysannerie en armes avec Acaau, acceptèrent d’éliminer la taxe sur le café. Mais ce dégrèvement dura à peine deux ans. Utilisant des statistiques de 1860 et comparant Haïti à 22 autres pays, dont les pays d’Europe et les États-Unis d’Amérique, Edmond Paul montre que notre pays est celui où les recettes publiques par tête payées par les paysans cultivateurs sont les plus élevées, soit 11 piastres et vingt centimes par tête. C’est le cinquième le plus pauvre de la population qui contribue à la moitié des dépenses de la République.

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A propos du reboisement… Dimitri Norris en réponse à Michel William

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 Agr Dimitri Norris --- J’ai eu l’opportunité de lire dans la matinée du Vendredi 5 Juillet sur Internet un article écrit par l’agr. Michel William et qu’a reproduit le Nouvelliste sur le moringa oleifera (benzolive) et le programme triennal de reboisement mis en place par le Ministère de l’Environnement.

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Leslie Péan: Marasme économique, transmission des savoirs et langues (3 de 6)

gazette-saint-dominguePar Leslie Péan, 23 mai 2013 --- Les efforts désespérés de Dessalines n’arrivent pas à venir à bout du marasme économique. Le journal officiel de l’époque, la Gazette politique et économique,qui prit la relève de la Gazette de Saint Domingue, ne le dit pas, exprimant plutôt pour l’Empereur une fascination allant jusqu’à l’aveuglement. Selon cette publication commencée le 15 novembre 1804, la situation des finances publiques est acceptable. L’État dessalinien arrive à nourrir et payer les 60,000 soldats de l’armée sans avoir à contracter des emprunts, utilisant essentiellement les impôts produits par le quart des récoltes, les recettes douanières et les affermages des terres et habitations du domaine de l’État[1]. Le commerce international a repris avec les négociants américains, anglais et des autres nations neutres. D’après l’édition du 22 août 1805 de cette publication, « les revenus publics ont suffi jusqu’ici ; toutes les dépenses du gouvernement ont été payées avec la plus grande ponctualité, malgré les approvisionnements de tout genre qu’il a été dans la nécessité de faire pour se mettre dans un état respectable de défense.[2] Â»

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