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Actualités

Jerry Tardieu : Comment transformer les $1.50 de la diaspora en $150 millions pour des Universités et des Lycées de référence

vendredi 3 septembre 2021
Jerry Tardieu : Comment transformer les $1.50 de la diaspora en $150 millions pour des Universités et des Lycées de référence

Prélèvement $ 1.50 sur transfert : Une proposition originale de Jerry Tardieu alimente de nouveau le débat

New York 2 Septembre 2021 --- S’il est un sujet qui intéresse au premier chef les haïtiens vivant à l’étranger, c’est bien celui du prélèvement controversé par l’état haïtien de US$ 1.5 sur chaque transfert. La frustration de la diaspora est notamment liée à l’opacité qui semble entou...

Le Regroupement des Intellectuels et Professionnels Haïtiens d'Outre-Mer (RIPHO) exige la démission du premier Ministre de facto Ariel Henry

mardi 24 août 2021
Le Regroupement des Intellectuels et Professionnels Haïtiens d'Outre-Mer (RIPHO) exige la démission du premier Ministre de facto Ariel Henry

COMMUNIQUE DE PRESSE

Brooklyn le 21/08/2021

Assassinat du Président Jovenel Moise : Réaction du Regroupement des Intellectuels et Professionnels Haïtiens d'Outre-Mer (RIPHO) au rapport à charge du RNDDH.

Le RIPHO a pris connaissance du rapport d'enquête du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) sur l'assassinat du président Jovenel Moise en son Domicile à Pèlerin, dans la nuit ...

RNDDH: Le président de facto Jovenel Moise a été livré par des responsables de sa sécurité (rapport complet)

samedi 21 août 2021
RNDDH: Le président de facto Jovenel Moise a été livré par des responsables de sa sécurité (rapport complet)

Tout Haiti présente le rapport complet publié le 20 Aout 2021 par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) sur les circonstances entourant  l’assassinat de l’ancien président de facto Jovenel Moise.

De Netty à Ti Claude Joseph (Premier ministre bò katedral)

samedi 3 juillet 2021
De Netty à Ti Claude Joseph (Premier ministre bò katedral)

Antoinette Duclaire (Netty) lâchement executée par le regime PHTK.

Confortable d'être le Premier Ministre d'un Président qui concentre tous les pouvoirs de l'Etat entre ses mains (donc, un dictateur), tu ne t'es jamais désolidarisé de lui quand il menaçait ouvertement ses opposants politiques (ti aksidan, ti tap...). Alors, comment veux-tu que je te crois sincère en pleurant mon assassinat comme...

Economie

2018-2020 : Taux de croissance de -5.7 % - pire performance économique depuis 30 ans ?

mercredi 30 décembre 2020
2018-2020 :  Taux de croissance de -5.7 % - pire performance économique depuis 30 ans ?

Gouvernement de Jovenel - et ceux qui ont contribué à cette catastrophe économique et sociale

2018-2020 : pire performance économique depuis 30 ans ?

Par Thomas Lalime ---- Le taux de croissance économique a encore été négatif pour l’exercice fiscal 2019-2020. L’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) fournira très bientôt ses estimations préliminaires. Mais, selon celles de l’A...

PetroCaribe : Ce qu’on aurait pu réaliser avec le $4 Milliards 200 millions USD

lundi 24 août 2020
PetroCaribe :  Ce qu’on aurait pu réaliser avec le $4 Milliards 200 millions USD

 

Voici ce que Haiti aurait pu réaliser avec les 4 milliards 200 millions du fond PetroCaribe dilapidé par le régime Tèt Kale du PHTK

10 Universités, 1 Stade de standard international, 3 Hôpitaux de standards internationaux, 600 Km de route, mise en valeur de plus de 200,000 carreaux de terre, construction de 100 Lycées et 2 aéroports internationaux …

Comment la BRH tue l'investissement en Ayiti

vendredi 7 août 2020
Comment la BRH tue l'investissement en Ayiti

Contexte

Face au constat d’échec des politiques monétaires de plusieurs décennies en Ayiti, la Banque de la République d’Haïti (BRH) a invité l’économiste en chef de la Banque Nationale du Rwanda (BNR), le professeur Thomas Kigabo, à venir partager le secret de son système bancaire dans la mise en branle de l’économie de son pays pour connaître une croissance de 8 % au cours des 10 dernières an...

Thomas Lalime: Le financement monétaire de la BRH a augmenté de 722 % en un an

mercredi 5 août 2020
Thomas Lalime: Le financement monétaire de la BRH a augmenté de 722 % en un an

De 4,14 milliards de gourdes le 24 juin 2019, le financement monétaire du déficit budgétaire du gouvernement par la Banque de la République d’Haïti (BRH) est passé à 34,04 milliards de gourdes le 30 juin 2020. Il s’agit d’une augmentation de 722 % en un an. Et l’on ne peut pas attribuer cette hausse spectaculaire uniquement à la Covid-19, puisqu’au 31 mars 2020, le financement monétaire était dé...

Opinions

Kijan moun dekolonize tet yo?

samedi 13 novembre 2021
Kijan moun dekolonize tet yo?

An rezime, ann di Dekolonizasyon se dezanpran tout savwa ak savwafè opresif nou te aprann nan esperyans anseyman/aprantisaj nou fè yo pou n rive apran lot tip de savwa ak savwafè ki Nan avantaj nou ak pèp Ayisyen an. Yo di: « Lekti se manman tout konesans », nan optik sa, gen anpil bonjan literati ki ka ede n nan pwosesis dekolonizasyon an.

Ayiti - Exit - Aux origines du cordon sanitaire (2 de 8)

dimanche 7 novembre 2021
Ayiti - Exit - Aux origines du cordon sanitaire (2 de 8)

Le nœud constricteur des puissances de la traite euro-chrétienne

Par Alin Louis Hall --- Les relations entre les États-Unis d’Amérique et Saint-Domingue, devenue Haïti à partir du 1er janvier 1804, s’inscrivent dans une longue tradition de suspicions, de méfiances, de fourberies et de racisme. Elles se sont surtout forgées dans le pragmatisme froid et cynique des alliances géostratégiques et conj...

PARADI POU YO; LANFÈ POU TOUT LÒT YO

mercredi 3 novembre 2021
PARADI POU YO; LANFÈ POU TOUT LÒT YO

Ayiti se yon paradi pou politisyen raketè e yon lanfè pou tout lòt sitwayen ayisyen onèt. Te mwen eksplike m :

Te mwen kòmanse pa ofri yon definisyon operasyonèl de kisa yon raketè ye. Yon raketè se yon endividi ki konstaman—san pran souf—ap chache twou vid nan kèlkeswa sistèm li rantre an kontak. Li fè sa pou li ka deteke kijan pou li fè magouy ak pran avantaj de feblès sistèm lan. Pou yon rak...

Twou Manti pa Fon (2e partie): Les représentations traditionnelles du pouvoir dessalinien et les nouvelles études anglophones

mardi 19 octobre 2021
Twou Manti pa Fon  (2e partie): Les représentations traditionnelles du pouvoir dessalinien et les nouvelles études anglophones

Lawouze taye banda toutan solèy pa leve
                                       (Pwovèb ayisyen)

La publication du livre magistral du regretté professeur Michel-Rolph Trouillot en 1995 a opéré dans le monde ac...

Diaspora

Naomi Osaka représente-t-elle le triomphe du multiculturalisme ?

samedi 8 septembre 2018
Naomi Osaka représente-t-elle le triomphe du multiculturalisme ?

Tamaki Osaka, Naomi Osaka & Leonard Francois

 Par  Hugues Saint-Fort  --- J’ai « découvert » Naomi Osaka par  un bel après-midi d’août 2014 au tournoi de  l’US Open, à New York, sur le « grandstand », généralement considéré par les habitués de Flushing Meadows comme le tombeau des vedettes. Ce jour-là, Samantha Stosur, une Australien...

Rahoul Dupervil responsable du service consulaire haïtien à Connecticut écrit au Premier Ministre Jack Guy Lafontant

vendredi 15 décembre 2017
Rahoul Dupervil responsable du service consulaire haïtien à Connecticut écrit au Premier Ministre Jack Guy Lafontant

Rahoul Dupervil

 

 

Monsieur Jack Guy Lafontant

Premier ministre de la République d’Haïti

Excellence,

Je me vois dans l’obligation de vous adresser cette lettre ouverte dans l’ultime but de vous faire part de la fermeture de l’annexe déconcentrée du service de livraison de passeport à Connecticut. Responsable depuis une bonne dizaine d’années de ce service, j’ai fourni un temps...

Cary Hector ou la politique du savoir (par Leslie Péan)

samedi 28 octobre 2017
Cary Hector ou la politique du savoir   (par Leslie Péan)

 

Cary Hector en 2013 à l’Université libre de Berlin faisant son
discours de célébration du 50ème anniversaire de sa promotion

 Par Leslie Péan, 21 octobre 2017  --- Cary Hector est parti de l’autre côté de la vie le 14 octobre 2017 à 83 ans. Il nous laisse, avec son œuvre, des clés pour combler de nombreux vides et continuer le combat dont il n’a pas eu le temps de voir l’issue.&...

Thomas Lalime décrypte l’épargne et la littératie financière au Canada

samedi 13 mai 2017
Thomas Lalime décrypte l’épargne et la littératie financière au Canada

Thomas Lalime et Professeur Pierre Carl Michaud

Pour l’obtention de son doctorat en économie, Thomas Lalime a soutenu une thèse présentée sous forme d’articles scientifiques à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). L’économiste haïtien passe au crible l’épargne et la littératie financière au Canada dans cet essai dont la pertinence et la rigueur rédactionnelle sont évoquées par les membres du ...

culture & societe

Les Retrouvailles Placentines

samedi 27 juin 2020
Les Retrouvailles Placentines

Ils se sont connus à l’école primaire dans le terroir mitoyen des départements du Nord et de l’Artibonite, la commune qui héberge les ruines de l’une des plus importantes poudrières de l’Armée Indigène. Ces adultes de Plaisance ont déjà vécu, environ, une cinquantaine d’années sur la terre et ont été séparés par la destinée. Néanmoins, ni le temps ni l’espace ne peuvent biffer leur souvenir d’an...

Décès du Dr. Gérard Lubin en sa résidence privée au Cap-Haitien

mercredi 17 juin 2020
Décès du Dr. Gérard Lubin en sa résidence privée au Cap-Haitien

Tout Haiti annonce avec infiniment de peine la triste nouvelle du décès du docteur Gérard Lubin, oncle de notre collaborateur Alin Louis Hall, survenu le jeudi 11 Juin 2020 en sa résidence privée au Cap-Haitien à l’âge de 99 ans. Gérard s’en est allé rejoindre sa femme Carmen, sa fille Maryse, son fils Gérard, sa mère Aline, son père Marcel, ses sœurs Marcelle et Myriam, son frère Raymond et tou...

Jacques Abraham : L’école Haïtienne - Entre ségrégation et rapports sociaux d’inégalité

vendredi 5 juin 2020
Jacques Abraham : L’école Haïtienne - Entre ségrégation et rapports sociaux d’inégalité

Tout Haiti présente l’ouvrage écrit par le spécialiste en éducation Jacques Abraham présentant les images hideuses de l’école haïtienne outil de prédilection de la  reproduction sociale. Cet ouvrage sera disponible très bientôt aux Editions l’ Harmattan.

Gary Altidor: Une force incontournable de la Télédiffusion

vendredi 26 juin 2020
Gary Altidor:  Une force incontournable de la Télédiffusion

Il est difficile de ne pas succomber sous le charme de Gary Altidor un homme élégant, jovial, bon vivant et un technicien hors pair qui a participé à la formation de plusieurs générations de techniciens dans le domaine de la Télédiffusion tant en Haiti que dans la diaspora à New York ou il évolue actuellement.

CANCER DE LA SOCIETE HAITIENNE:

CANCER DE LA SOCIETE HAITIENNE: 
Le Zonzonnisme


Au cours des années 90, j'ai côtoyé pas mal d'étrangers qui travaillaient en Haïti dans le cadre du rétablissement de l'ordre constitutionnel dans le pays. Ces étrangers, en majeur partie blancs, ne cessaient de vanter la beauté des femmes haïtiennes. Pour eux, jamais ils n'avaient touché à des peaux aussi douces et belles. Ces femmes aux yeux noirs et aux lèvres charnues étaient ensorcelantes, me disaient-ils, et leurs courbes de femme bien galbées leur inspiraient l'amour. A les entendre, les femmes haïtiennes étaient tout simplement canons et sensuelles. 


Un jour nous avons décidé de nous rencontrer dans un restaurant à Pétion Ville pour diner, et là j'ai eu la chance de faire la connaissance de quelques unes de ces déesses qui avaient tant impressionné mes amis étrangers. Mon Dieu, ce que j'ai été déçue ! Je n'arrivais pas à en croire mes yeux. Elles étaient toutes des zonzons. 


Zonzon est une épithète Créole donnée aux filles (et non aux hommes) considérées comme laides, aux gouts vestimentaires peu recherchés, et dont les manières ne correspondent pas aux critères de la mentalité bourgeoise haïtienne. Les termes 'kokorat' et 'grizon' sont aussi des synonymes du mot zonzon mais mettent beaucoup plus l'accent sur la chevelure et laissent croire que les femmes aux cheveux courts ou tressés sont laides.


Sans être revenue de ma stupéfaction, nous nous sommes assis à une table au fond du restaurant et avons dicté au serveur nos commandes. L'atmosphère entre les filles et moi était très tendue et je me sentais très mal à l'aise en leur compagnie. Elles ne parlaient ni français, ni anglais et nous n'avions rien en commun. Le comble, leurs manières à table laissaient à désirer. Dans quoi me suis-je fourrée me demandai-je. Pourtant, mes amis étrangers paraissaient tout à fait à leur aise. Ils ont passé toute la soirée à parler tant bien que mal un dialecte franco-créole ou anglo-créole et moi j'essayais de garder le sourire et de jouer à la fille polie.


De retour chez moi, je ne cessais de penser à mes amis étrangers. A leurs yeux, ces femmes étaient des déesses mais pour moi elles n'étaient que des zonzons avec qui je ne voulais avoir aucune relation, voire les inclure au nombre de mes connaissances. Mais pourquoi cette énorme différence entre ces étrangers et moi? Pourquoi ce sentiment de gêne en compagnie de ces filles? Pourtant nous étions à peu près du même âge ... Tant de questions qui me cassaient la tête et auxquelles je n'arrivais pas répondre. Tout s'est éclairci un samedi et j'ai crié comme Archimède, « eureka, eureka ! »


Le samedi à Port-au-Prince, j'aimais me rendre à Pétion Ville pour faire mes courses et m'acheter des livres ou des magazines à la librairie Astérix. Un jour, en sortant de la librairie, une fille qui achetait des fruits non loin de ma voiture a retenu mon attention. Elle était le portrait typique de ce que nous appelons kokorat. J'ai ouvert la portière de ma voiture et me suis assise derrière le volant sans la quitter des yeux. Elle était de taille moyenne et devrait faire 1m 60. Ses cheveux courts étaient coiffés en arrière et retenus par des pinces de couleur noir et un élastique rouge. Elle n'était ni mince ni maigre et portait une paire de jeans qui épousait ses courbes parfaites et ne laissait rien a l'imagination. Ses fesses étaient bien redondantes et n'avaient rien à envier à Beyonce. Sa camisole rouge moulante laissait entrevoir la naissance de petits seins très fermes et un ventre un peu arrondi. A voir la différence qui existait entre la couleur de son cou et celle de son visage, il était évident qu'elle utilisait un produit éclaircissant. Son visage démaquillé affichait des traits bien définis. Franchement, elle n'était pas d'une grande beauté mais elle était loin d'être vilaine.


Cette fille qui se tenait devant la marchande de fruit devait avoir environ 24 ans. A mon avis, elle était beaucoup plus jolie que nombre de mes connaissances. Rien qu'à la voir, j'ai su que nous n'étions pas de la même classe sociale.


Il lui manquait l'éducation, la formation, et un je-ne-sais-quoi que seul les Haïtiens du terroir peuvent discerner. Soudainement, j'étais envahie par une vague de questions. Pourquoi ai-je ce sentiment de supériorité vis-à-vis d'elle? Pourquoi ai-je tant d'atouts en main et elle si peu? Pourquoi la société haïtienne m'a-t-elle appris à mépriser les pauvres et les faibles? Pourquoi les femmes à la peau d'ébène sont souvent perçues comme inférieures a la mulâtresse, grimelle, et griffe dans un pays ou plus de 90% de la population est de couleur noire. Pourquoi à l'école, sans savoir pourquoi, les filles à peau claire et de parents aisés ont toujours été les favorites des professeurs et des religieuses qu'elles soient brillantes ou pas. Pourquoi ne qualifie-t-on jamais une mulâtresse de zonzon même si elle est peu belle physiquement, dépourvue de bonnes manières et de goût vestimentaire ? Pourquoi ...? Pourquoi tant d'acharnement et de négativité à l'égard des enfants de 'Soyèt?' J'ai découvert que la pauvreté est un sujet bien délicat et complexe. Beaucoup d'entre nous ont opté d'ignorer l'existence de cette réalité dans notre pays, car admettre qu'elle existe voudrait aussi dire que nous devrions chercher un remède a ce mal qui ronge Haïti. Par conséquent, nous choisissons la solution la plus facile celle de condamner le pauvre au lieu de condamner le système qui le produit. Nous disons 'ah! Li se yon zonzon,' 'li se yon kokorat,' 'Li se yon malerez.' Pourtant, si nous voulons être francs, les étiquettes péjoratives et discriminatoires n'ont jamais aidé à résoudre les maux de notre pays. Au contraire, elles se transforment en cancers qui ensuite se métastasent à tous les niveaux de notre société. Tout ceci n'est pas pour pointer du doigt la classe favorisée et les gens à peau claire d'Haïti. Qu'on soit riche ou pauvre, brun ou mulâtre nous sommes tous des Haïtiens. Si nous voulons reconstruire Haïti, nous devons crever les abcès qui rongent notre pays et nous débarrasser de nos mentalités erronées. Il est temps de nous dépouiller des complexes de supériorité et du snobisme qui nous empêchent d'avancer et de tendre la main a ceux qui ont tant besoin de nous. Il est tant que nous comprenions que faire partie de la classe favorisée en Haïti est une exception et non pas une généralité. Vous et moi qui avions eu la chance de recevoir une éducation scolaire et universitaire solide et d'évoluer dans un milieu social propice à l'épanouissement et le développement individuel avons un devoir envers ceux qui n'ont pas eu ces privilèges. Celui de les relever et non de les rabaisser; de les aider et non pas de les mépriser.


Dans un pays où l'état est en dérive, où il n'y a aucun système de bien être social, où le chômage fait ravage, comment ose-t-on? Et comment osais-je traiter nos femmes et nos filles de la classe défavorisée de zonzon, korarat, et grizon. C'est vrai qu'elles ne répondent pas aux critères de beauté Européenne, c'est vrai qu'elles ne maitrisent pas la langue de Voltaire; c'est encore vrai qu'elles ne connaissent pas les règles de bienséance. Mais est-ce vraiment leur faute? Devrions-nous augmenter leurs misères en les stigmatisant et les marginaliser encore plus? La pauvrete n'était-elle pas déjà une lourde croix à porter? De plus, depuis quand les Européens avaient l'exclusivité en matière de beauté? Noussommes un peuple dont la culture est aussi Française qu'Africaine. De ce fait, mépriser ce qui est de l'Afrique serait aussi mépriser qui nous sommes, car il n'y aurait pas d'Haïtiens (comme nous les connaissons aujourd'hui) sans la Traite des Noirs. Cette hybridité qui fait partie de notre identité de peuple est une force culturelle qui demande à être exploitée et une richesse à protéger. 


Il m'a fallu des étrangers blancs pour apprécier la beauté des différentes femmes de mon pays. Par moment, mes préjuges voudraient reprendre le dessus et altérer ma vision, mais je les domine par les forces de la connaissance. Aujourd'hui ous sommes à un tournant de notre vie de peuple où, pour vivre et développer notre pays, nous devons éradiquer les cancers qui rongent notre société. Alors, embrassons la diversité de notre culture, embrassons la diversité démographique de notre pays, embrassons l'Haïtien!


Par Suze François, Fayetteville, Arkansas.